La France s’est engagée à mobiliser 300 millions d’euros pour accompagner le quinquennat de Félix Antoine Tshisekedi, nouveau président de la République Démocratique du Congo (RDC).


Le ministre des Affaires étrangères français Yves Le Drian, reçu à Kinshasa par le Président Félix A.Tshesekedi
Un appui financier destiné à la santé, la sécurité, l’éducation, l’agriculture et l’environnement. C’est ce que prévoit la feuille de route de la coopération franco-congolaise « redynamisée ». L’annonce a été faite par Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, après un entretien avec le Chef de l’Etat congolais, à Kinshasa, lundi 20 mai dernier.
D’après le ministre des Affaires étrangères français, cette feuille de route va être enrichie à la suite des résolutions prises avec le Chef de l’Etat notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie. « Ce qui pourrait entraîner une révision à la hausse de l’enveloppe d’appui de la France à la RDC », a-t-il promis, annonçant l’arrivée prochaine à Kinshasa d’une délégation française pour s’y pencher avec des experts congolais.
En RDC, le secteur agricole et la filière bois présentent des opportunités de diversification économique. Et il faut signaler que le Plan national stratégique de développement (PNSD) prévoit d’utiliser la transformation de l’agriculture pour faire accéder la RDC en 2022 au statut de pays à revenu intermédiaire, notamment par l’implantation des parcs agroindustriels dans les différentes régions du pays, qui prendront en compte les intérêts des petits producteurs. Il est prévu aussi l’industrialisation de la filière bois qui renforcerait les efforts déployés dans le secteur agricole. Le même Plan signale que la libéralisation du secteur énergétique doit s’intensifier pour attirer plus d’investissements afin de réduire les coûts des entreprises et accroître le taux d’accès des populations à l’énergie. Au sortir de cette audience, les deux autorités reconnaissent que les relations entre deux pays sont anciennes, fondées sur l’amitié, la confiance et la proximité culturelle et linguistique. Et de se résoudre à approfondir la coopération bilatérale.
« D’une part, la France et la RDC souhaitent mettre en œuvre un partenariat pour appuyer des priorités communes : l’éducation, la santé et la sécurité. D’autre part, la France et la RDC réaffirment leur volonté de collaborer sur des sujets importants : la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité dans l’esprit du One Planet Summit de Nairobi, et le renforcement de la Francophonie dans toutes ses dimensions », ont-ils déclaré via un communiqué de presse à l’issue de l’audience. Pour y arriver, la France renforcera son aide à la RDC en utilisant plusieurs instruments pour mettre en œuvre ces ambitions. Et d’annoncer un prochain contrat de désendettement et de développement, que la France et la RDC souhaitent signer prochainement, d’un montant de 65 millions d’euros sur trois ans ; et la montée en puissance de l’intervention de l’Agence Française de Développement (AFD) dont les subventions atteindront 30 millions d’euros en 2019 et dont l’objectif est porté à 50 millions d’euros pour 2020 et 2021.
« Nos contributions respectives aux différentes organisations internationales pour un montant total de 209 millions de dollars (sans la contribution au financement de la MONUSCO), telles que le Fonds Mondial (auquel la France est le 2ème contributeur mondial), ou l’Alliance pour le Vaccin (à qui la France a apporté 450 millions de dollars et dont la RDC est un des premiers bénéficiaires), UNITAID (où la France contribue à hauteur de 60%) et le 11ème FED (d’une enveloppe de 650 millions d’euros en RDC) permettent de définir une action pluridimensionnelle en RDC», a souligné le Chef de la diplomatie française.
La réussite des élections, un atout
S’exprimant à l’élection du président Félix Antoine Tshisekedi, Jean-Yves Le Drian a cette fois-ci déclaré : “Il y a eu une vraie élection démocratique, je la constate, validée par la Cour constitutionnelle et validée par l’Union africaine. Et cette alternance, qui est effective, se concrétise aussi par des actes. Ce n’est pas uniquement une alternance du discours.”
Après son élection, le Chef de l’Etat Congolais a évoqué l’urgence d’améliorer le climat des affaires pour inciter les investisseurs. Il a révélé son engagement pour un vaste ‘’ Programme national de promotion de l’entrepreneuriat pour les jeunes où le partenariat entre l’Etat, les provinces, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement.
Dans ce géant pays avec plus de 80 millions d’habitants, le taux de croissance du PIB réel était estimé à 4 % en 2018, contre 3,7 % en 2017 sous l’impulsion d’une amélioration des cours des produits de base et d’une hausse de la production minière.
Le secteur primaire est resté en 2018 le principal moteur de la croissance soutenu par le dynamisme de la branche « extraction ».
Les projections de croissance sont de 4,5 % en 2019 et de 4,6 % en 2020 principalement grâce à la pulsion du secteur primaire. Des projections qui se basent sur plusieurs facteurs dont les cours favorables des produits de base sur le marché international, une organisation réussie des élections de décembre 2018, des progrès dans la sécurisation du centre et de l’est du pays, une amorce de diversification du tissu productif, etc.
La République démocratique du Congo (RDC) se classe 184è sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2019 de la Banque Mondiale.