C’est une dépêche de Reuters tombée en fin d’après-midi vendredi 25 avril qui rapporte l’information qui a pris tout le monde de court. La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda prévoient de signer vendredi 25 avril à Washington un accord «pour promouvoir la paix et le développement économique», ont déclaré des sources à Reuters, alors que les deux pays s’efforcent de mettre fin aux violences après une avancée des rebelles, selon plusieurs sources crédibles, soutenus et armés par le Rwanda dans les provinces de l’est de la RDC

L’accord, qui devrait être signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays lors d’une cérémonie avec le Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, intervient alors que Washington négocie pour investir des milliards de dollars en RDC, riche en ressources minières.
La RDC a connu une flambée de violence après que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont lancé en janvier une offensive majeure qui leur a permis de prendre le contrôle des deux plus grandes villes dans les provinces du Kivu. Les Nations-Unies et les gouvernements occidentaux affirment que le Rwanda a fourni des armes et des troupes au M23.
En plus de la médiation de l’Union africaine, le Qatar et les Etats-Unis ont tous deux manifesté leur intérêt pour une médiation en vue d’une résolution du conflit. Le petit émirat gazier du Golfe connu pour son soft-power diplomatique, se positionne de longue date comme un «pacificateur», tandis que Washington souhaite accéder à une plus grande part des richesses minières de la RDC. En mars dernier, le Qatar a réussi à organiser des pourparlers entre le Président de la RDC Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, durant lesquels les deux dirigeants ont appelé à un cessez-le-feu.
Doha a également accueilli des négociations entre la RDC et le M23, et cette semaine, les deux parties ont publié une déclaration exprimant leur volonté d’œuvrer à la paix et un «engagement pour l’arrêt immédiat des hostilités.»
Déclaration de principe
Selon une source diplomatique citée par l’agence Reuters, l’accord qui doit être signé vendredi 25 avril vise à favoriser «une voie vers la paix, la stabilité et le développement économique intégré» dans l’est de la RDC, ainsi que «la reprise de relations bilatérales normales.» Une autre source informée de l’accord a déclaré que celui-ci visait à renforcer la confiance des investisseurs, rapporte Reuters. L’accord revient à une déclaration de principe – des objectifs très larges auxquels il faudra travailler, a ajouté une source diplomatique. «Les deux parties vont finaliser les détails dans les mois à venir et là, peut-être qu’un accord de paix sera signé,» a continué la source.
L’administration Trump s’intéresse particulièrement à la RDC depuis que le gouvernement congolais a proposé un accord sur les minerais en échange de garanties de sécurité.
Washington vise un meilleur accès à des ressources telles que le cuivre, le cobalt et le lithium, utilisés dans les téléphones portables et les voitures électriques, qui sont actuellement exploités principalement par la Chine et ses sociétés minières.
Le Rwanda a annoncé cette semaine qu’il discutait également avec Washington d’un éventuel accord sur les minerais, indique l’agence Reuters.