Deuxième plus grande mine de cobalt au monde, Tenke Fungurume est depuis quelques mois au cœur de tensions entre son propriétaire chinois et la Gécamines.
China Molybdenum (CMOC) est interdit d’exporter la production de cuivre et de cobalt de la mine. C’est ce que rapporte l’agence de presse Reuters mardi 5 juillet, citant deux correspondances datées du 29 juin et du 1er juillet et envoyées par l’administrateur provisoire nommé en février dernier au Conseil d’administration de CMOC.
Si cette information se confirme, il s’agirait d’une escalade dans les tensions entre la Gécamines, dont provient l’administrateur Sage Ngoie Mbayo, et le propriétaire chinois de la mine. Ce dernier est notamment accusé de sous-évaluer les réserves de la mine pour payer moins de redevances à la Gécamines, représentante de l’Etat congolais sur le projet.
Interrogé il y a quelques jours, Léon Mwine Kabiena, directeur général adjoint de l’entreprise publique, a même fait planer la menace d’un retrait des droits miniers du groupe chinois. « Si nous déterminons que cela ne fonctionne pas, même dans les mariages, il y a toujours des divorces », a-t-il menacé, selon Bloomberg. La Gécamines affirme en outre que l’accord commercial annuel qui permet au partenaire chinois (CMOC) d’exporter sa production n’a pas encore été paraphé.
Pour rappel, Tenke Fungurume est la deuxième plus grande mine de cobalt au monde avec une production de plus de 18 000 tonnes en 2021. Malgré les tensions avec son partenaire, le groupe chinois vient d’annoncer qu’il investira 1,82 milliards de dollars dans le développement de la seconde phase de la mine.