Le Président Evariste Ndayishimiye du Burundi et son homologue de la RDC, Félix Tshisekedi
En vue de faciliter les échanges commerciaux, le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) ont lancé mercredi 30 octobre,le Régime commercial simplifié (RECOS)
«L’objectif du Régime commercial simplifié est de promouvoir le développement du commerce transfrontalier entre nos deux pays à travers l’élimination des droits de douanes sur les marchandises concernées», a déclaré Mme Marie Chantal Nijimbere, ministre burundaise du Commerce.C’était après son lancement, à Gatumba, 25 km à l’Ouest de Bujumbura, la capitale économique, un poste frontalier qui jouxte avec le poste de Kavimvira, en RDC.
En présence deJulien Paluku Kahongya, le ministre congolais du Commerce, Mme Nijimbere a signalé que cet accord commercial porte sur une liste de 66 produits d’origine burundaise et congolaise, dont notamment des pagnes congolais et des boissons fabriquées au Burundi.
La ministre burundaise chargée du Commerce a précisé, en outre, que «seuls les produits d’origine burundaise et congolaise sont concernés par cet accord», a-t-elle souligné, notant que le RECOS a été recommandé par le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et que son but est d’augmenter le volume du commerce transfrontalier entre les États membres.
Pour les échanges, les données de l’Institut national des statistiques du Burundi (INSBU) montrent que les exportations burundaises sont constituées globalement des vivres, de jus, de l’eau minérale et des boissons tandis que celles de la RDC sont en grande majorité faites de pagnes, de chaussures et du lait en poudre.
Tous membres de de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (CAE), les deux pays sont séparés, pour une large partie de leur frontière, par le lac Tanganyika et la rivière Rusizi.
Seulement moins de 50 km constituent la frontière terrestre.
Il faut noter que ce régime a été lancé au moment où le Burundi abrite, ce jeudi 31 octobre 2024, le 23è sommet des Chefs d’Etat du COMESA.
Le Burundi, un marché
Les chefs d’Etat des pays membres du Comesa à Bujumbura
Entre les pays du COMESA, les chiffres montrent que certains pays ont des balances commerciales très déficitaires. A titre illustratif, selon l’annuaire statistique du Burundi, en2022, le pays a importé des pays membres de cet ensemble régional des marchandises d’une valeur de 429,196 milliards de BIF (autour de 148 millions de dollars) contre 139,365 milliards BIF (autour de 48 millions dollars) d’exportations.
En tête de liste vient l’Ouganda où le Burundi a importé plus de marchandises avec une valeur de 153 milliards BIF (environ 54 millions de dollars), suivi du Kenya avec 137 milliards BIF ( 47 millions de dollars), ensuite la Zambie avec 55 milliards BIF (18 millions de dollars),l’Egypte avec 32 milliards BIF (11 millions de dollars)et la RDC avec 24 milliards BIF (8 millions de dollars).
Composé actuellement de 21 pays, (Burundi, Djibouti, Egypte, Erythrée, Eswatini, Ethiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan, Tunisie, Union des Comores, Zambie et Zimbabwe), le COMESA a été créée en 1981 comme uneZone d’échanges préférentiels des Etats de l’Afrique orientale et australe (ZEP). C’était dans le cadre du Plan d’action de Lagos et de l’Acte final de Lagos adoptés par l’Union africaine. C’est en 1994 que la ZEP a été finalement transformée en COMESA.