La cinquième édition du Finance in Common Summit (FiCS) s’est tenue au Cap, en Afrique du Sud, co-organisée par la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA) et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD) et d’autres institutions mondiales et régionales clés
Cette 5e édition s’est déroulée pour la première fois en marge de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20. Les participants ont exprimé leur soutien aux travaux du G20 et ont remercié les autorités sud-africaines pour la bonne organisation de l’événement.
Cette rencontre a réuni environ 2 500 délégués pendant trois jours, dont la moitié issue de l’écosystème des banques publiques de développement (BPD) ainsi que des gouvernements, des organisations internationales, des régulateurs, du secteur privé, des investisseurs, des agences de notation de crédit, des organisations philanthropiques, de la société civile, des groupes de réflexion et du monde universitaire. L’ordre du jour comprenait 45 sessions de haut niveau réunissant 350 intervenants, de nombreuses réunions parallèles, des opportunités de réseautage et de présentation d’entreprises, ainsi qu’une Arena, un espace spécifique reconnaissant le rôle transformateur du sport, des arts et de la culture pour le développement.
Un aperçu sur les BPD
Sous le thème général «Favoriser les infrastructures et la finance pour une croissance juste et durable», le Sommet a été l’occasion de lancer une consultation sur un ouvrage de référence sur les BPD résumant les résultats du réseau mondial de recherche FiCS3, de convenir d’une contribution collective à la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), de faire le point sur le travail des 13 coalitions FiCS et de discuter de la transformation et de l’innovation financières pour accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD). L’édition 2025 de la base de données PDB&DFI a également été dévoilée, un inventaire unique et complet de 536 BPD et DFI dans le monde, détaillant leurs mandats, 23 milliards de dollars d’actifs et leur présence géographique. Le Sommet du Cap a souligné la nécessité de saisir les opportunités et de gérer les risques associés aux questions émergentes pertinentes, telles que la contribution possible des PDB à la nutrition, à l’IA, à l’économie des soins, au sport et aux industries culturelles.
Engagements collectifs
Les membres du FiCS ont convenu sous forme d’engagements collectifs plusieurs résolutions. Il s’agit, entre autres, d’accélérer la croissance grâce à des investissements durables et inclusifs. Les participants ont souligné le rôle essentiel des BPD, en s’appuyant sur leur approche à «double mandat» qui intègre les priorités des pays aux défis mondiaux. Ils ont reconnu leur capacité à financer ce que personne ne finance dans le cadre des mandats publics, ainsi qu’à mobiliser des financements privés et à contribuer à la création d’environnements de marché, de politiques, de réglementations et de capacités correspondantes propices. Ils ont rappelé l’importance d’aligner la croissance, l’emploi et la durabilité en intégrant les investissements sociaux et en garantissant des principes de transition juste au niveau des programmes et des projets, ainsi qu’en améliorant l’interopérabilité des taxonomies et des méthodologies financières. De nouvelles pistes en matière de fiscalité internationale, telles que le Fonds mondial de solidarité et d’autres initiatives, pourraient aider à financer l’action climatique et le développement durable, en mobilisant davantage de financements concessionnels. Ils ont souligné la nécessité de travailler avec un large éventail de partenaires et ont proposé de rajeunir la coopération internationale en mettant l’accent sur l’investissement inclusif et durable, au-delà de l’aide publique au développement (APD). Le FiCS pourrait servir de plateforme et de laboratoire pour la redéfinition en cours des cadres existants dans les forums concernés.
BPD et mobilisation de capitaux
Le secteur privé a reconnu le rôle essentiel des BPD dans la mobilisation de capitaux privés et philanthropiques massifs pour le développement. Les BPD peuvent permettre des effets systémiques et transformationnels, renforcer la création de projets et accroître la mobilisation des ressources, notamment pour accroître le financement en monnaie locale, et canaliser l’épargne nationale vers des investissements à long terme. Les participants ont discuté de mécanismes de financement innovants, tels que le capital hybride, les instruments de partage des risques pour mobiliser des financements privés et créer des marchés du risque, ainsi que l’utilisation d’obligations de financement (obligations durables, vertes et bleues).
Finance en Commun (FiCS)
Le FiCS, lancé en 2020 par la Fédération mondiale des IFD (WFDFI), les banques multilatérales de développement (BMD) et l’International Development Finance Club (IDFC), est le mouvement mondial qui rassemble plus de 500 banques publiques de développement (BPD) – englobant des institutions internationales, régionales, nationales et infranationales – et leurs partenaires. Collectivement, ces BPD gèrent 23 000 milliards de dollars d’actifs, ce qui représente plus de 10 % des investissements mondiaux chaque année.