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Agriculture : Le Togo veut sa carte de fertilité des sols

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Le Togo a décidé de placer l’agriculture au cœur du développement du pays. Un challenge tout à la fois économique, politique et social pour lequel les autorités ont mobilisé d’importants moyens et noué de non moins importantes alliances effectives et souvent novatrices.  

Eclairage sur le projet de carte de fertilité des sols qui fera certainement du Togo un des leaders régionaux de l’agriculture.

Kara, à près de 400 km au nord de Lomé. Après avoir traversé par une route convenable les villes d’Anié puis de Sokodé, on arrive en plein cœur du pays kabiyé, à quelques kilomètres seulement de la frontière avec le Bénin. Région de l’ancien Président de la République, Gnassingbé Eyadéma, père de l’actuel Président, la ville de Kara a un statut particulier au Togo. Bien que d’essence rurale, elle compte un aéroport «international», mais aussi et surtout des établissements de formation au niveau reconnu comme l’Université de Kara. Dès l’entrée de la ville, il flotte comme un air de fête. Des banderoles, des affiches,…il faut dire que c’est dans cette cité que le 12ème Forum national du paysan togolais (FNPT) s’est tenu du 23 au 25 janvier dernier.

Tout le gotha pour soutenir l’agriculture.

L’un dans l’autre, on peut avancer que cette 12ème édition de la FNPT a bénéficié de toutes les circonstances, ce qui a assuré son succès. C’était l’endroit où il fallait être, où il fallait se montrer.  Tout ce que Lomé compte de personnalités importantes s’y pressait. Bref, il y avait là tout le gotha togolais. D’autant qu’on avait annoncé avec insistance la présence du président de la République.

Fort de ses réalisations au Togo, l'ITRA est prêt à partager son expertise avec les pays de la région

Fort de ses réalisations au Togo, l’ITRA est prêt à partager son expertise avec les pays de la région

Finalement, le Chef de l’Etat togolais se fera représenter par le Premier ministre, Komi Sélom Klassou. Le Gouvernement, les Corps constitués, les autorités locales, les représentants des Institutions internationales, tout le monde est présent. On sait que l’agriculture représente un secteur important de l’économie togolaise. Un pilier majeur comme on dit qui contribue à hauteur de 40% au PIB. On comprend que dans cette période politiquement agitée, et l’agitation durera longtemps encore, l’agriculture constitue un enjeu important. Ce qui est encore plus sûr, c’est que les autorités ont décidé de jeter toutes leurs forces dans la bataille qui s’annonce pour faire de ce secteur un levier de développement et, aussi, une des armes de la victoire politique. Au 12ème FNPT, elles le font savoir.

Financer et moderniser

A la manœuvre, le (presque) tout jeune ministre de l’Agriculture de la Production animale et Halieutique, Noël Koutera Bataka à la tête de ce ministère depuis un peu plus d’un an, après en avoir été le Secrétaire Général pendant quelques années. Il a pour lui l’âge, le dynamisme et bénéficie pour l’instant dit-on de la confiance sourcilleuse du président Faure Gnassingbé. Avec autant d’atouts et autant de responsabilités, il sait qu’il doit traduire rapidement les ambitions du Chef de l’Etat togolais en réalisations concrètes au profit des producteurs.

Deux axes se dégagent de la stratégie de développement agricole pour le court terme.

L'agriculture du Togo se modernise à marche forcée

L’agriculture du Togo se modernise à marche forcée

D’une part, le soutien financier de l’Etat aux agriculteurs et à la production agricole en boostant le mécanisme de financement innovant qui a été institué en 2018, le fameux Mécanisme Incitatif de Financement Agricole (MIFA) dans lequel l’Etat a déjà injecté plusieurs milliards de Francs CFA. Ce mécanisme dirigé à son lancement par un certain Noël Bataka et aujourd’hui par Aristide Agbossoumonde, est déjà une success story. En à peine plus d’un an il a touché près de 100.000 agriculteurs, permis de réduire le taux d’intérêt des prêts aux agriculteurs, a facilité l’accès aux intrants agricoles et a facilité l’accès pour la vente des produits.  Cette fois-ci, l’Etat veut aller plus loin et s’engage à accélérer la mécanisation agricole et l’aménagement hydro-agricole, et se lance dans une vaste politique de valorisation des produits agricoles avec un soutien particulier au développement du « bio ». Mais au-delà de la production, le MIFA apporte aussi un réel soutien aux agriculteurs togolais à travers un appui au financement et à l’assurance maladie. Rien de tel pour assurer le succès !

D’autre part, et les autorités en sont convaincues, l’agriculture jouera son rôle dans l’économie et le social que si on la modernise. Et de l’avis unanime, la modernisation du secteur passera par une plus grande et meilleure connaissance de la qualité des sols. Pour cette action, le ministère va s’appuyer sur la Recherche et se servir de l’outil informatique pour moderniser les infrastructures du savoir et de la communication. A Kara, les experts se sont succédés au pupitre pour éclairer le public sur les avancées et les réalisations dans ces domaines. A en juger à l’applaudimètre du Palais des Congrès en cette 12ème édition du FNPT, il faut croire qu’ils ont su convaincre le public du bienfondé de la stratégie de développement agricole du Togo.    

Une carte et une plateforme pour être le premier de la sous-région.

Il suffit de se remémorer quelques chiffres clés pour comprendre les enjeux et s’accorder sur le fait qu’en réalité le Togo, comme tous les pays du continent, devra moderniser son agriculture à marche forcée s’il le faut, parce qu’il n’a pas le choix. En effet, depuis les années 1960, la population en Afrique est passée de 275 millions à près de 1,3 milliard en 2019.  Malgré le fait qu’aujourd’hui, près de 60% de la population active travaille dans le secteur agricole où 80% des exploitations ont une superficie inférieure à 2 ha et  l’agriculture familiale y est prédominante.  Compte tenu des systèmes agricoles pratiqués et l’utilisation intensive d’intrants chimiques -souvent inadaptés- pour augmenter la production agricole qui, toutefois, peine à suivre le rythme de la croissance démographique, la fertilité des sols s’est considérablement détériorée durant ces dernières décennies.  

Un partenariat fructueux avec la Fondation OCP, comme dans plusieurs pays subsahariens.

Un partenariat fructueux avec la Fondation OCP, comme dans plusieurs pays subsahariens.

Afin de sécuriser son indépendance et son autosuffisance alimentaire, le Togo a adopté un nouveau modèle de développement agricole. Celui-ci se base sur une meilleure connaissance des sols, en vue de les restaurer à travers la pratique de systèmes de production respectueux de l’équilibre agro écologique.

Le projet de carte de fertilité des sols du Togo a été lancé en 2016 à… Kara ! Son objectif est de connaître les réelles nature et composition des sols afin de les préserver, de les restaurer et, fort de toutes ces informations, de procéder à une fertilisation raisonnée des cultures. Fruit d’une coopération Sud-Sud entre le Togo et le Maroc, plus exactement entre le ministère togolais de l’Agriculture et la Fondation OCP, la carte de fertilité des sols portait initialement sur une zone pilote de 100.000 ha. A l’époque il s’agissait surtout pour les deux partenaires, de partager un savoir et une expertise et soutenir la mise à niveau des équipements de l’Institut Togolais de Recherche Agricole (ITRA) en charge de la mise en œuvre du projet. En toute objectivité, personne n’attendait de l’ITRA des résultats probants avant quelques années, tant il est vrai qu’un projet de carte de fertilité des sols demande une forte mobilisation en hommes et en moyens. Pourtant les autorités ont exhibé, lors du 12ème FNPT la carte de fertilité des sols de plus du tiers du pays, soit près de 1,2 million d’hectares cartographiés et, surtout, ont annoncé l’accélération de la cadence de réalisation du projet. Selon toute vraisemblance, l’ITRA devrait cartographier près de 2 millions d’hectares à fin juillet 2020 et produire la cartographie des sols de tout le pays, soit près de 3,5 millions d’hectares probablement avant la fin de l’année. Ce serait alors un record au niveau régional et tout porte à croire que l’ITRA en est bien capable. Pour preuve, les experts de l’ITRA ont exposé au FNPT les cartes de fertilité des sols des régions des Savanes et de la Kara.

Outre la découverte de la carte de fertilité des sols d’une partie du Togo, le public de Kara a assisté à une démonstration de la plateforme digitale Ferti-Togo.

 

Carte de fertilité des sols du Togo 2020

Carte de fertilité des sols du Togo 2020

Cette plateforme numérique, libre d’accès, constitue un outil stratégique d’aide à la décision.

Réalisée en partenariat avec l’Université Mohamed VI Polytechnique (UM6P) au Maroc, Ferti-Togo permet d’explorer la cartographie satellitaire du Togo et, selon la position géographique, d’identifier l’état de la fertilité du sol notamment en termes de matière organique, phosphore, potassium, salinité… On comprend que l’enjeu ici est de connaître les besoins des sols pour les amender et ainsi donner un sérieux coup de pouce à la production. Mais la plateforme va plus loin encore. C’est aussi un véritable outil de sensibilisation quant aux bonnes pratiques agricoles permettant dorénavant au producteur togolais de maitriser le niveau de rendement escompté selon, d’une part la culture pratiquée et, d’autre part de la recommandation en fertilisation apportée par la plateforme.  Grâce à cet outil qui vient se greffer à un ambitieux programme mis en place par le ministère de l’Agriculture pour la modernisation de l’agriculture togolaise, l’essor de ce secteur, l’autosuffisance alimentaire et la sécurité nutritionnelle se feront dans le respect de l’environnement.

L’outil est certainement très attrayant et porteur de beaucoup d’espoirs, même si quelques questions demeurent. On songe notamment aux profils des utilisateurs, sachant que tous les agriculteurs du Togo, grands ou petits, ne disposent pas de l’outil informatique. On peut s’interroger aussi sur la couverture réseau du pays qui est loin d’être totale. On imagine enfin l’armée de démonstrateurs ou sensibilisateurs qu’il faudra mobiliser pour expliquer l’usage de Ferti-Togo aux utilisateurs.   Par moment, on sent bien que les autorités togolaises ont voulu prendre une longueur d’avance dans la compétition régionale. Ils l’ont prise.

Aujourd’hui, aucun pays de l’Afrique de l’Ouest et peut être même du continent ne dispose d’un tel outil ou, du moins, dans cet état d’avancement. Selon toute vraisemblance, le Togo disposera d’ici fin 2020 de la carte de fertilité des sols de tout le pays, si d’ici là le pays ou même le monde entier arrive à maîtriser la pandémie du covid19. A cette date, il sera réellement et sans conteste le premier pays africain à réussir une telle performance.

Avec détermination, le Togo a mobilisé d’importants moyens pour réaliser sa carte de fertilité. Certes, le pays a bénéficié du soutien du Maroc dans le cadre d’une coopération technique Sud-Sud et de l’appui de la FAO sur le plan financier, mais ce qui mérite attention est que la carte de fertilité du Togo est le résultat de la mobilisation du Togo.  

 

GRANDE INTERVIEW : Noël Koutéra Bataka, ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique du Togo

 

« Notre objectif est de boucler la cartographie des sols du Togo avant fin 2020 et d’évaluer leur fertilité « 

 

Au Togo, le gouvernement déroule une ambitieuse feuille de route agricole, dotée d’une enveloppe de 1 250 milliards de FCFA, environ 1,92 milliard d’euros, devant propulser le secteur de l’agriculture qui représente 40% du PIB du pays. Ce secteur est parmi les plus compétitifs du continent.

Dans cette grande interview accordée à AFRIMAG, le ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique, Noël Koutéra Bataka, fait le point sur la transformation de l’agriculture togolaise et l’état des bonnes relations entre son pays et le Maroc dans le cadre de cette modernisation. Exclusif !

 

AFRIMAG : Le Togo a affirmé solennellement, lors du dernier Forum national du paysan togolais (FNPT) de Kara, sa ferme volonté de moderniser tout azimut son secteur agricole. Pouvez-vous nous éclairer sur les mesures qui seront prises et les projets que vous comptez réaliser pour atteindre vos objectifs ?

Noël Koutéra Bataka, ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique du Togo

Noël Koutéra Bataka, ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique du Togo

Noël Koutéra Bataka : Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez à travers votre magazine de faire le point sur la transformation de l’agriculture togolaise et de l’état des bonnes relations entre le Togo, notre pays, et le Royaume du Maroc dans le cadre de cette modernisation.

Le Forum national du paysan togolais (FNPT) est un cadre d’échanges, de partage d’expériences, de négociation et de contractualisation entre les acteurs des chaînes de valeurs agricoles d’une part et d’engagement dans une approche plus concertée sur les différents objectifs d’autre part. La 12ème édition, la dernière en date,  s’est tenue du 23 au 25 janvier 2020. Elle avait pour thème : « Plan d’urgence du gouvernement pour la transformation agricole au Togo ». Ce plan d’urgence vise à faire de « L’agriculture non seulement un travail, mais un mode de vie », un métier qui nourrit et entretient. Ainsi, à travers l’intervention du Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques MIFA, le développement des agropoles, l’élaboration de la carte de fertilité des sols agricoles du Togo entrepris depuis 2017 par l’Etat à travers sa structure technique qu’est l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA), l’aménagement hydro-agricole à travers l’offensive de l’aménagement de 500 000 ha, le développement d’un écosystème digital avec des solutions numériques innovantes, la promotion de l’exportation des produits agricoles, la Bourse des matières premières agricoles et la structuration des différents acteurs des chaînes de valeurs agricoles, … le gouvernement accompagne les acteurs des filières agricoles pour une transformation profonde et marquée de ce secteur stratégique afin d’atteindre les objectifs du Plan national de développement (PND) en son axe 2. Tous ces projets permettront de faciliter l’accès aux marchés, aux facteurs de production, et aux petits producteurs à travers des modèles de gestion digitalisés. Il s’agit également de structurer les opportunités de développement d’entreprises le long des chaînes de valeur pour les jeunes et promouvoir l’aménagement hydroagricole, fer de lance du développement des pôles agricoles. A terme, il s’agit de doubler le revenu du producteur.

Vous avez annoncé une carte de fertilité des sols couvrant près de 1,2 million d’hectares et bien plus encore pour la fin de l’année. En quoi cette carte de fertilité des sols constitue une étape importante dans l’ambitieuse stratégie agricole du Togo ?

Le sol est le soubassement de toute activité agricole et pour aller vers une agriculture de précision, la connaissance de l’état de fertilité des sols demeure une étape primordiale pour une productivité agricole croissante et durable. La carte de fertilité constitue un outil indispensable de planification agricole. Doter notre pays d’un tel outil permettra de changer de paradigme dans l’appréciation de la fertilité des sols agricoles et la fertilisation raisonnée des cultures pour une production agricole durable. A ce jour, nous avons cartographié 1,2 million d’ha représentant les deux régions septentrionales (Savanes et Kara) et les zones pilotes dans les trois autres régions que sont la Centrale, les Plateaux et la Maritime. 1,8 million d’ha sont aussi échantillonnés sur les 3,6 millions répertoriés. L’objectif est de boucler la cartographie de l’ensemble du pays en décembre 2020. Pour ce faire, des dispositions sont prises.  Et elles sont à deux niveaux. Le premier est relatif au dédoublement des équipes de prélèvement d’échantillons de sol avec deux équipes de 18 personnes pour l’échantillonnage. Ce qui permettra de prélever environ 4 600 échantillons par mission, soit 460 000 ha. Le second concerne l’acquisition d’équipements de laboratoire (auto-analyseur, spectromètre d’absorption atomique, et autres appareils d’accompagnement) afin de multiplier par 3 au moins le volume d’analyse journalier.

Outre l’introduction des techniques de fertilisation raisonnée basée sur une connaissance précise des sols, l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) a également mis en place, dans un partenariat Sud-Sud innovant, une application baptisée « Ferti Togo », qui place le pays parmi ceux du continent qui ont le plus modernisé leur secteur agricole. Concrètement, en quoi cette plateforme digitale combinée à la carte de fertilité va-t-elle améliorer la vie des agriculteurs togolais ?

L’application « Ferti Togo », est une plateforme digitale d’aide à la décision pour une fertilisation raisonnée des cultures. Cette plateforme va permettre aux producteurs (avec l’accompagnement des agents vulgarisateurs) dans un premier temps de connaitre l’état de fertilité de leurs parcelles. Ce qui était rare avant cette application du fait du coup des analyses de laboratoire. Ces informations sur l’état de fertilité sont disponibles en supports (cartes) téléchargeables pour toute exploitation par tout public s’intéressant au domaine agricole. A travers l’outil « LE CONSEILLER » sur la plateforme, ces informations permettent de faire des recommandations en tenant compte du niveau de fertilité actuelle de la parcelle paysanne, de la culture et du niveau de rendement ciblés. C’est une information capitale qui sera ainsi mise à disposition du producteur lui permettant d’adresser la fertilisation de ses parcelles et cultures par une approche de fertilisation spécifique et raisonnée évitant ainsi la perte de ressources financières. Le producteur verra ainsi améliorer sa production que nous voulons voir doublée, voire triplée.

Vous avez fait du partenariat Sud-Sud, notamment avec le Maroc, un des piliers de votre stratégie de développement de l’agriculture. Vous êtes satisfait et confirmez cette stratégie ? 

Oui, l’Etat togolais à travers mon ministère est satisfait de ce partenariat Sud-Sud qui lie nos deux pays. C’est un exemple de partenariat à promouvoir et consolider sur le continent. Aujourd’hui, avec l’appui du Royaume du Maroc, l’agriculture togolaise est résolument tournée vers sa modernisation. C’est ici le lieu de remercier les premiers responsables de nos pays qui ont eu cette vision d’offrir ce cadre de travail aux structures techniques de nos deux Etats. Les fruits (formation des cadres, équipements des laboratoires, carte de fertilité) sont là pour témoigner de la grandeur de cette vision. Je ne saurais terminer sans remercier le Président de la Fondation OCP, Monsieur Mostafa Terrab pour son engagement et soutien pour la réussite de ce partenariat. Nous souhaitons une meilleure continuation et consolidation de ce partenariat à travers d’autres grands projets dans un futur proche.

 

Le sens de la coopération Sud-Sud

 Illustration d’une coopération Sud-Sud décomplexée autant que désintéressée entre deux Institutions africaines, la carte de fertilité des sols du Togo a un seul objectif : la modernisation et le développement de l’agriculture.

Mme Hassina Moukhariq, Portofolio Lead, Fondation OCP

Mme Hassina Moukhariq, Portofolio Lead, Fondation OCP

Lancée en 2016, le projet de carte de fertilité des sols du Togo est en passe de devenir un exemple de partenariat réussi. D’un côté le ministère togolais de l’Agriculture et son bras armé dans ce projet qu’est l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) et de l’autre la Fondation OCP qui s’est appuyée sur l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Entre ces Institutions, une même ambition : la réussite du projet. «Nous avons tout simplement partagé ce que nous savons avec nos partenaires de l’ITRA», nous dit Mme Hassina Moukhariq, Portofolio  Lead, Fondation OCP. Avec les professeurs et experts de l’UM6P et d’autres institutions marocaines parmi lesquelles il convient de citer l’INRA, l’IAV et l’ENAM, nous avons aidé au renforcement des capacités de près de 40 personnes en cartographie des sols, en système d’information géographique et en contrôle de qualité des fertilisants

La Fondation OCP a aussi renforcé les équipements de l’ITRA. A ce propos, la cadence de réalisation des analyses est passée de moins de 10 analyses par semaine, à plus de 100 par jour aujourd’hui. Avec de tels résultats, l’ITRA se sent pousser des ailes. Pour cet Institut et son Directeur général P.I., le Dr. Yao Lombo, rien ne semble désormais empêcher l’ITRA de réaliser son ambition de devenir un laboratoire de référence au niveau régional en matière de carte de fertilité des sols en exportant à son tour ses compétences.

«C’est à cette aune-là que se mesure la réalité et le succès d’un partenariat où prévalent le partage des savoirs et le respect des spécificités de chaque partie. Cette carte de fertilité est le fruit d’un partenariat entre la Fondation OCP, l’UM6P et l’ITRA bien sûr. C’est surtout le succès de la mobilisation et de l’abnégation des équipes de l’ITRA… », ajoute Mme Hassina Moukhariq. 

 

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