Après avoir dégradé à plusieurs reprises la note de la holding bancaire ces trois dernières années, Fitch Ratings redresse pour la première fois sa notation. Mais l’agence de notation financière relève que la seule réponse structurelle aux difficultés du groupe passe par une injection d’argent frais. Oragroup est toujours en « détresse financière », prévient Fitch
L’agence de notation financière Fitch Ratings vient de relever la note de défaut d’émetteur à long terme de la holding bancaire, la faisant passer de «C» à «CC.»Un ajustement qui, s’il ne signe pas encore la sortie de crise, traduit néanmoins une amélioration de la situation financière du groupe. Pour les analystes de Fitch Ratings, l’obtention fin d’année 2024 de prêts-relais auprès de plusieurs banques régionales qui a renforcé sa trésorerie et éloigné, du moins temporairement, le spectre d’un défaut imminent.
Confronté à une grave crise de liquidité, Oragroup dépend toujours d’une augmentation substantielle de capital pour honorer ses engagements financiers, indique l’agence de notation financière. Les obligations et prêts-relais obtenus devront commencer à être remboursés à partir d’avril 2025, et l’approbation réglementaire d’une recapitalisation est toujours en suspens. L’évaluation de Fitch Ratings indique que la holding est loin d’être sortie de l’auberge : «le risque immédiat de défaut s’est réduit, sans toutefois disparaître.» «Le redressement de la note reflète le fait qu’un défaut d’Oragroup ne semble plus imminent, grâce à une meilleure liquidité», justifie Fitch Ratings dans un communiqué.
Outre ses difficultés de financement, Oragroup fait face à une situation difficile sur le plan réglementaire. Son ratio de fonds propres est en dessous des seuils exigés, et Fitch estime que sans un apport en capital conséquent, soit par ses actionnaires actuels, soit par de nouveaux investisseurs, le groupe ne pourra pas durablement se conformer aux exigences réglementaires du secteur bancaire.
L’agence de notation américaine indique que le groupe est toujours en situation de «détresse financière.» Selon elle, un soutien exceptionnel en capital serait nécessaire pour pallier ce déficit et stabiliser définitivement sa structure financière.