C’est probablement un effet collatéral du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain a non seulement sorti son pays de l’«accord de Paris», mais a surtout banni toutes les contraintes réglementaires relatives à la transition énergétique qui pesaient sur les entreprises
Cette réorientation de Washington a été saluée par les majors pétroliers accusés de tous les péchés, les écologistes et les ONG
Revoir les investissements bas carbone engagés
Le management du groupe anglo-néerlandais n’a pas tardé à ajuster sa stratégie. BP a informé les marchés que «les énergies renouvelables ne sont plus au cœur de la stratégie du groupe» dans une annonce mercredi 26 février. La multinationale va procéder à un remodelage de sa stratégie opérationnelle en révisant de manière drastique ses investissements dans les énergies bas carbone. Cette décision marque une rupture avec cinq ans d’engagement en faveur de la transition énergétique. BP justifie ce virage par la nécessité de renforcer sa solidité financière.
Initialement, le groupe avait prévu d’investir 6,5 à 7 milliards de dollars par an dans les énergies bas carbone. Dans sa nouvelle stratégie, ce budget est ramené à 1,5 à 2 milliards de dollars par an. En parallèle, BP prévoit d’injecter plus de fonds dans la recherche et la production de pétrole et de gaz pour 10 milliards de dollars par an.
bp active en Afrique
L’objectif est de porter sa production à un plateau compris entre 2,3 et 2,5 millions de barils équivalents pétrole par jour d’ici 2030. La major pétrolière est active depuis plusieurs décennies en Afrique où elle détient des actifs en Afrique du Sud, en Egypte, en Mauritanie, au Nigeria et au Sénégal.
Ce virage stratégique de BP qui intervient après la compression drastique de ses effectifs dans les énergies renouvelables, illustre les tensions entre impératifs financiers et engagements climatiques dans l’industrie pétrolière. La décision du groupe soulève la question de la viabilité des engagements bas carbone dans un contexte de rentabilité incertaine et de pressions actionnariales croissantes.