Les niveaux de corruption restent très alarmants en Afrique, s’inquiète Transparency International dans son rapport 2024 de l’indice de perception de la corruption (IPC) publié mardi 11 février. Cinq pays du continent ont obtenu des scores supérieurs à 50 points sur une échelle de 100 points et 22 ont vu leurs notes régresser par rapport à l’édition 2023 de l’indice
L’Indice de Transparency classe 180 pays et territoires en fonction de la perception du niveau de corruption au sein de leur secteur public. Les résultats sont déclinés sur une échelle de 0 (forte corruption) à 100 points (aucune corruption) à l’aide de données provenant de 13 sources externes dont la Banque mondiale, le Forum économique mondial, des sociétés privées de conseil et de gestion des risques et des groupes de réflexion.
L’Afrique subsaharienne a de nouveau enregistré le score moyen le plus bas de l’Indice de perception de la corruption (IPC), à seulement 33 sur 100, avec 90 % des pays obtenant un score inférieur à 50. Pourtant, malgré cette très faible performance annuelle, certains pays africains ont investi dans la lutte contre la corruption et ont réalisé des progrès remarquables.
Les pays de la région qui ont obtenu les meilleurs résultats sont les Seychelles (indice CPI : 72), le Cap-Vert (62), le Botswana (57) et le Rwanda (57). Les pays qui ont obtenu les résultats les plus faibles ont encore baissé dans l’indice CPI de cette année : la Guinée équatoriale (13), l’Erythrée (13), la Somalie (9) et le Soudan du Sud (8).
Ces dernières années, plusieurs pays africains ont montré des améliorations notables dans leurs efforts pour lutter contre la corruption et améliorer la transparence, tempère Transparency International. Ainsi, la Côte d’Ivoire (45) a consolidé ses progrès, gagnant 10 points au total depuis 2019. Le succès du pays peut être attribué à un certain nombre de réformes juridiques et institutionnelles mises en œuvre par le Président Alassane Ouattara pour promouvoir la transparence et la responsabilité et renforcer la lutte contre la criminalité économique et financière.
Les Seychelles, pays le moins corrompu d’Afrique
Les Seychelles (72), pays qui enregistre la meilleure performance du continent, et la plus forte augmentation au niveau mondial, ont progressé de 20 points depuis 2012. L’Etat a activement poursuivi les affaires de corruption les plus médiatisées et a pris des mesures pour améliorer la transparence de la propriété effective et renforcer l’échange d’informations entre les institutions chargées de l’application de la loi. En conséquence, les Seychelles ont rempli toutes les conditions pour sortir de la liste noire de l’UE pour non-respect des normes internationales de transparence financière.
La Tanzanie (41) a gagné 10 points depuis 2014, les fonctionnaires corrompus ayant enfin été traduits devant la justice. Dar es-salam a mis en place un tribunal spécialisé chargé de poursuivre les auteurs de corruption et de crimes économiques.
L’Indice de perception de la corruption combine les données de 13 évaluations et enquêtes d’experts . Il mesure les niveaux de corruption perçus dans le secteur public. Il présente cependant des limites : il n’évalue pas la corruption du secteur privé, le secret financier ou la corruption transnationale. Cela peut donner l’impression trompeuse que certains pays très performants luttent efficacement contre la corruption et restent à l’abri de cette flétrissure. C’est loin d’être le cas.