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Crise des nerfs entre Addis Abeba et Khartoum 

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L’Union africaine (UA) s’est inquiétée mercredi de l’«escalade» militaire à la frontière entre le Soudan et l’Ethiopie, dont le Premier ministre Abiy Ahmed a appelé les deux pays «à garder leurs nerfs».

Les autorités soudanaises ont accusé l’armée éthiopienne d’avoir exécuté en territoire éthiopien sept soldats et un civil soudanais faits prisonniers en territoire soudanais, dans la zone frontalière d’Al-Fashaga, un territoire contesté entre les deux pays. Côté éthiopien, gouvernement et armée ont démenti, accusant au contraire des soldats soudanais d’avoir déclenché, en pénétrant en territoire éthiopien, un accrochage meurtrier avec une milice locale.

S’abstenir de toute action militaire

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, affirme «suivre avec une profonde inquiétude l’escalade de la tension militaire» entre l’Ethiopie et le Soudan «et regrette profondément les pertes en vies humaines à leur frontière commune», indique l’UA dans un communiqué repris par l’AFP.

Il «appelle les deux pays à s’abstenir de toute action militaire qu’elle qu’en soit l’origine et les appelle à dialoguer pour résoudre tout différend».

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a appelé son pays et le Soudan à faire preuve de retenue. «Les peuples soudanais et éthiopiens sont frères. Il ne fait aucun doute qu’il y a de multiples problèmes entre le Soudan et l’Ethiopie, mais il ne devrait pas y avoir d’hostilités entre nous», a-t-il estimé dans un communiqué en arabe s’adressant au peuple soudanais, rapporte l’AFP.

Fashaga,terre fertile, théâtre d’accrochages

Terre fertile où des cultivateurs éthiopiens sont installés depuis des décennies aux termes d’un modus vivendi entre Addis Abeba et Khartoum, la zone frontalière d’Al-Fashaga est devenue le théâtre d’accrochages militaires réguliers, parfois mortels. Ils se sont intensifiés depuis que les troupes soudanaises s’y sont déployées dans la foulée du déclenchement en novembre 2020 de la guerre entre le gouvernement éthiopien et les autorités du Tigré, région frontalière du Soudan.

Depuis lundi, le ton est monté entre Khartoum et Addis Abeba qui ne sont jamais parvenus à un accord sur le tracé de leur frontière et s’opposent en outre depuis plus de dix ans au sujet du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit par l’Ethiopie sur le Nil-Bleu, en amont du Soudan et de l’Egypte.

Selon Ben Hunter, analyste Afrique à l’institut d’évaluation des risques Verisk MapleCroft, «les accrochages sporadiques permettent aux deux régimes d’attirer les sentiments nationalistes, mais ni le Soudan, ni l’Ethiopie ne peuvent se permettre une guerre».

 

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