Comme l’a dénoncé récemment le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, dans une violente critique des financements chinois gagés sur l’exploitation des ressources naturelles de pays africains, Luanda estime que les prêts garantis par le pétrole, sont assortis de «conditions de remboursement trop exigeantes et inacceptables.» Décidément, la contestation de la Chinafrique monte crescendo. Et ce n’est peut-être pas fini
L’Angola paiera jusqu’à 200 millions de dollars chaque mois pour le service de ses prêts contractés auprès de la China Development Bank, a révélé le ministre d’Etat angolais à la Coordination économique, José de Lima Massano, à l’issue d’une visite du Président João Lourenço en Chine.
« Nos versements seront moins élevés, ce qui nous permettra de libérer une moyenne de 150 à 200 millions de dollars par mois. » Par ailleurs, les mécanismes contenus dans les contrats de prêts avec la China Development Bank seront revus, mais le calendrier des échéances restera le même.
Luanda prévoit de rembourser 3,1 milliards de dollars à la Banque d’Etat chinoise en 2024, soit près du tiers du total du service de la dette extérieure prévu cette année (10,10 milliards de dollars). Le service de la dette angolaise a enregistré une forte hausse en 2023, en raison de l’expiration du moratoire de trois ans, convenu avec Pékin en 2020.
Au total, l’Angola doit près de 17 milliards de dollars à ses créanciers chinois, soit près de 40% de sa dette extérieure totale. Le Président Lourenço avait laissé entendre lors de sa récente visite officielle à Pékin achevée le 17 mars dernier, que des négociations bilatérales ont été entamées entre Luanda et Pékin sur l’allègement du fardeau de la dette.