Le président rwandais Paul Kagame a annoncé, mardi devant le Parlement, la normalisation des relations avec le Burundi «dans un proche avenir».
Les problèmes entre le Rwanda et le Burundi, «y compris l’insécurité le long de la frontière commune», seront bientôt éliminés pour que les habitants des deux pays puissent se déplacer librement de part et d’autre de la frontière.
Chez le voisin burundais, les autorités n’ont pas encore réagi à cette normalisation annoncée par Kagamé.
L’apaisement avait commencé au lendemain des élections de 2020, les nouvelles autorités de Gitega (nouvelle capitale du Burundi) avaient alors exprimé leur volonté de normaliser les relations avec Kigali. De part et d’autre, les deux parties avaient posé des gestes de rapprochement. En janvier dernier, le chef de l’Etat rwandais a accordé une audience à Ezéchiel Nibigira, ministre burundais des Affaires de la communauté est-africaine. Il était porteur d’un message du Président burundais, Evariste Ndayishimiye.
En juillet 2021, les autorités rwandaises ont remis au Burundi, 19 « rebelles » burundais capturés un an plus tôt sur le sol rwandais. En octobre de la même année, ce fut au tour du Burundi de transférer à son voisin rwandais 11 membres de la rébellion rwandaise des FLN (Front de libération nationale) capturés par l’armée burundaise lors de violents affrontements dans la forêt de la Kibira, frontalière du Rwanda.
Les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont dégradées depuis 2015, suite à une crise née de la contestation contre le troisième mandat de l’ancien président burundais Pierre Nkurunziza. Gitega accusait Kigali d’héberger ses opposants, dont des auteurs de la tentative de coup d’État du 13 mai 2015.
De son côté, Kigali accuse Bujumbura de collaborer avec les rebelles FDLR accusés d’avoir perpétré le génocide contre les Tutsis du Rwanda en 1994.