Pour son premier Conseil de la politique monétaire de l’année, Bank Al-Maghrib (ndlr : la Banque centrale du Maroc) a décidé de réduire pour la deuxième fois consécutive, et la troisième depuis juin 2024, son taux directeur de 25 points de base à 2,25%. Il prend ainsi à contrepied le microcosme des «experts» et des analystes locaux qui prédisaient tous, le statu-quo
Le Conseil de Bank Al-Maghrib explique sa décision par l’accalmie constatée sur le front de l’inflation : «après deux années de niveaux élevés, l’indice des prix à la consommation a connu un net ralentissement en 2024, revenant à 0,9% en moyenne. Elle devrait s’accélérer, tout en restant à un niveau modéré, autour de 2% au cours des deux prochaines années.»
La Banque centrale relève que la croissance du PIB non agricole aurait atteint 4,2% en 2024 et devrait rester autour de ce niveau à moyen terme, tirée par l’essor de l’investissement dans les infrastructures, alors que la valeur ajoutée agricole demeure incertaine compte tenu des conditions climatiques. Le PIB agricole aurait reculé de 4,7% l’année dernière et devrait, tenant compte d’une récolte céréalière qui atteindrait 35 millions de quintaux selon une estimation de la Banque et de l’amélioration prévue de la production non céréalière qui devrait s’accroître de 2,5% cette année avant de marquer un bond de 6,1% en 2026 sous l’hypothèse d’un retour à une récolte moyenne de 50 millions de quintaux.
Au total, la croissance devrait se situer à 3,2% en 2024 et s’accélérerait progressivement pour atteindre 3,9% cette année et 4,2% en 2026.
Côté finances publiques, le déficit budgétaire hors produit de cession des participations de l’Etat devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’alléger graduellement, revenant de 4,1% du PIB en 2024 à 3,9% en 2025 et à 3,6% en 2026.