Abuja ne sait plus où donner la tête face à une inflation qui ne ralentit pas, au contraire de ses voisins de la zone UEMOA. L’arme monétaire du taux directeur n’ayant rien donné, le gouvernement fédéral envisage maintenant de suspendre temporairement les droits d’importation sur plusieurs produits essentiels, dont les aliments de base et les médicaments, pour tenter de contenir l’embrasement des prix à la consommation, rapporte l’agence Bloomberg, citant une source gouvernementale
La suspension proposée des taxes à l’importation, concerne également les engrais, les aliments pour volailles, la farine et les céréales. Elle devrait durer six mois, avec l’espoir que s’installe une accalmie sur la hausse de prix.
Selon Bloomberg, le ministère des Finances et de la Banque centrale vont devoir élaborer une stratégie pour l’octroi de prêts à des taux réduits aux opérateurs économiques actifs dans le secteur de l’agriculture, la pharmacie et de l’industrie manufacturière.
Les poussées inflationnistes se sont accélérées au Nigeria dans la foulée de la réduction des subventions sur les produits énergétiques et la dévaluation à deux reprises du naira (la devise nationale). L’inflation a atteint son plus haut niveau depuis 28 ans en avril 2024 pour s’établir à 33,69 % en glissement annuel contre 33,20 % en mars, selon des données publiées par le Bureau national des statistiques (NBS).
L’envolée de l’inflation et l’affaiblissement du naira ont poussé, le 21 mai dernier, la Banque centrale à relever son taux directeur pour une onzième fois consécutive à un niveau record de 26,25 %.