Comparant les immigrés clandestins à des «zombies» ou en parlant de «coup d’Etat» contre Biden, Trump et Musk ont échangé des théories radicales sur X.
Elon Musk, un génie provocateur et raciste, nostalgique du passé d’apartheid de l’Afrique du Sud, sa terre d’origine, a du mal à imaginer que ce système honni ne peut plus remonter à la surface. Y compris aux Etats-Unis.
John Albert Luthuli, Oliver Tambo, Nelson Mandela … des humanistes géniaux de l’African National Congress ne feront jamais partie de ses modèles de leadership.
Funestes échanges !
C’est un entretien politique qui a très souvent pris des allures d’une discussion de comptoir. Donald Trump et son soutien Elon Musk ont échangé un florilège de théories radicales lundi, en comparant les immigrés clandestins à des «zombies» ou en parlant de «coup d’Etat» contre le président Joe Biden, lors d’une conversation sur X.
Le patron du réseau social avait promis un moment «très divertissant.» Il a surtout permis à Donald Trump de recycler ses thèmes de campagne en présence d’un interlocuteur amical, déterminé à ne pas le contredire.
Harris cataloguée par Elon Musk
L’ex-président républicain a une nouvelle fois promis «la plus grande déportation de l’histoire» des Etats-Unis, en affirmant faussement que l’afflux massif de migrants sous l’administration Biden a fait augmenter la criminalité. «Nous avons des gens qui affluent comme si c’était une (…) apocalypse zombie», a acquiescé Elon Musk. De la part d’un migrant, première fortune mondiale, de récente date comme Elon Musk, cela donne des frissons. On comprend donc les raisons de sa promesse de financer la campagne de Donald Trump à hauteur de 40 millions de dollars US par mois. Ceux qui partagent les mêmes idées pour la suprématie d’une Amérique blanche menacée par le péril étranger ne se fixent décidément aucune limite dans l’abjection.
Le géant de la tech en a profité pour cataloguer Kamala Harris, nouvelle concurrente de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche, comme une candidate «d’extrême gauche.» A la peine pour contrer l’enthousiasme généré par l’entrée en lice de la Vice-présidente, Donald Trump a remis en cause sa légitimité. Le renoncement de Joe Biden, plombé par les doutes sur sa santé, «était un coup d’Etat», a-t-il fulminé.
La discussion a été écoutée par plus d’1 million d’utilisateurs en direct, sur une plateforme de laquelle Donald Trump avait été banni après l’invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021. Elle a débuté avec plus de 40 minutes de retard, à cause de problèmes techniques présentés par Elon Musk comme une cyberattaque.
Les vues de Trump sauvent la “civilisation”, tonne Elon Musk
Pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant sans jamais s’opposer. Donald Trump a par exemple ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par «plus de propriétés en bord de mer.» Ce qui ne l’a pas empêché de louer les voitures électriques Tesla produites par son interlocuteur, qu’il trouve «incroyables.»
«Ce n’est pas comme si la maison était en feu immédiatement», a abondé Elon Musk.
Donald Trump en a outre profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong-un. S’il revient au pouvoir, les Etats-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis. «Je pense que les gens sous-estiment le risque d’une troisième guerre mondiale», a complété Elon Musk.
A moins de trois mois de l’élection présidentielle, le patron de Tesla a conclu en dramatisant les enjeux du scrutin. «Je pense que nous sommes à un tournant du destin de la civilisation et je pense que nous devons prendre le bon chemin», a-t-il confié à Trump. «Et je pense que vous êtes le bon chemin.»