La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) accueille, les 15 et 16 avril, l’assemblée plénière du Groupe des superviseurs bancaires francophones (GSBF) sur les questions de gestion et résolution des risques bancaires. Cette première rencontre de l’année, tenue à Dakar au siège de la BCEAO, s’articule autour des enjeux cruciaux de stabilité financière et de lutte contre les nouvelles menaces
Créé en 2004 à l’initiative de l’ancien Gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, le GSBF se veut une plateforme d’échanges et de partage d’expériences entre les superviseurs bancaires de l’espace francophone. Emmanuel Rocher, Secrétaire général du groupe et Directeur des affaires internationales de l’Autorité française de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), cité par notre confrère Ecofin, rappelle la vocation du groupe : «partager nos expériences en matière de supervision des banques et créer une enceinte de confiance pour partager les leçons tirées d’un certain nombre d’expériences face à des crises passées ou émergentes.»
Jean-Claude Kassi Brou, le gouverneur de la BCEAO et Président du Groupe des superviseurs bancaires francophones pour 2025-2026, a insisté sur «la nécessité d’adapter en permanence les dispositifs de régulation pour anticiper les risques dans un environnement financier de plus en plus interconnecté.»
Pendant les deux jours d’échanges, les participants échangent sur plusieurs thématiques, notamment la gestion des crises bancaires, l’évolution du rôle des superviseurs bancaires dans la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération de armes de destruction massive, les meilleures pratiques en matière de résolution des crises bancaires et sur les innovations en supervision prudentielle. Des sujets qui revêtent une importance capitale pour l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) dans un contexte macroéconomique dynamique menacé toutefois par un environnement international marqué par la montée des tensions géopolitiques, les pressions inflationnistes ainsi que les crises sécuritaires dans la sous-région.
Malgré la hausse du PIB de l’Union qui est ressorti à 6,2% en 2024 et devrait atteindre les 6,3% en 2025 ; un ratio moyen de solvabilité des établissements de crédit de 14,3% à fin 2024 pour une norme minimale réglementaire fixée à 11,5%. Jean-Claude Kassi Brou a souligné que «le risque de crédit, les risques opérationnels, en lien avec la digitalisation croissante des opérations ainsi que la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement terrorisme constituent les priorités de supervision à court et moyen termes.»