Le projet de loi controversé sur l’expropriation des terres agricoles en Afrique du Sud a été signé, jeudi, par le Président Cyril Ramaphosa, suscitant les craintes des investisseurs et des agriculteurs sur une éventuelle remise en cause des fondements du droit de propriété
«Le projet de loi permet aux autorités locales, provinciales et nationales d’exproprier des terres dans l’intérêt public pour diverses raisons qui visent, entre autres, à promouvoir l’inclusion et l’accès aux ressources naturelles», souligne la Présidence dans un communiqué.
Une loi qui pourrait impacter négativement la sécurité alimentaire du pays
Le projet de loi autorise l’expropriation de terres sans indemnisation si elle est dans l’intérêt public ou pour une raison d’utilité publique.
Bien que le projet de loi ait été adopté par l’Assemblée nationale en 2020, il a été contesté par les partis de l’Alliance Démocratique (DA), le FF et certains groupes de la société civile.
Commentant cet évènement, le Secrétaire général du Congrès National Africain (ANC au pouvoir), Fikile Mbalula, a déclaré que «cette législation marque une étape importante dans les efforts du gouvernement pour remédier aux inégalités foncières historiques et promouvoir une redistribution équitable des terres.»
Cependant, le syndicat agricole TLU a indiqué que le projet de loi sur l’expropriation affecterait négativement la confiance des investisseurs et la stabilité économique en Afrique du Sud.
«Cette décision constitue une attaque sérieuse contre les fondements du droit de propriété, menaçant non seulement les agriculteurs mais tous les Sud-africains», a déclaré le porte-parole du syndicat, Bennie van Zyl.
Mettant en garde que la sécurité alimentaire du pays pourrait être menacée, il a expliqué que «si les terres sur lesquelles nous cultivons sont expropriées sans que les capacités nécessaires pour les gérer de manière productive soient mises à disposition, des millions de Sud-africains en subiront les conséquences sous forme de hausse des prix des denrées alimentaires et de pénuries alimentaires potentielles»