Contrairement aux propos tenus, vers fin 2023 menaçant de faire la guerre au Rwanda, aujourd’hui, le Président Félix Tshisekedi a changé le ton et estimé que la crise qui l’oppose à Kigali dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) peut être résolue par le dialogue
«Observer la paix est une attitude beaucoup plus sage que faire la guerre », a-t-il déclaré, ce jeudi 22 février lors d’une conférence de presse, à Kinshasa, annonçant d’ailleurs qu’il est attendu en Angola (Luanda) pour un dialogue bilatéral avec le Président angolais, Joâo Lourenço. Celui-ci est le médiateur désigné par l’Union africaine dans ce conflit qui oppose, il y a des années, le Rwanda à la RD Congo.
«Le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui ne me permet pas de mettre en pratique ce que j’avais dit, pas parce que je ne peux pas, mais parce qu’il y a beaucoup d’initiatives en cours dans la médiation», a déclaré le numéro 1 congolais, accusant néanmoins toujours le Rwanda d’être derrière le M23 (Mouvement du 23 Mars).
Pour rappel, en décembre 2023, avant la tenue de l’élection présidentielle, lors de sa campagne électorale, il avait promis de déclarer la guerre au Rwanda, «à la moindre escarmouche.»
Pour Félix Tshisekedi, le Rwanda se développe grâce aux ressources volées à la République démocratique du Congo : «n’ayons pas honte de le dire, c’est une vérité », a-t-il martelé, critiquant d’ailleurs, l’accord de coopération conclu récemment, le 19 février, entre Kigali et l’Union européenne sur les minerais critiques. Selon lui, il consacre le pillage des ressources minières de la RDC.
Un appel de l’Union africaine
Il y a quelques jours, le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, avait exprimé sa vive préoccupation face aux tensions croissantes dans l’est de la RDC et réitéré son appel à la désescalade rapide.
Dans un communiqué publié sur le compte X, mercredi 21 février, il avait appelé les dirigeants de la région, notamment ceux de la RDC et du Rwanda à privilégier le dialogue dans le cadre des deux mécanismes africains dirigés respectivement par Joâo Lorenço, Président de la République d’Angola et Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya. Et ce, aux fins de s’accorder, dans un esprit collaboratif fraternel sur une démarche raisonnable de solution des différends politiques quelle que soit leur nature.
«Il n’y aura aucune solution militaire aux problèmes et divergences au sein de la famille africaine», avait-il souligné, appelant toutes les puissances étrangères à « s’abstenir totalement de toute ingérence dans les affaires internes de tous les pays africains, notamment ceux des Grands lacs africains.
Les tensions ne cessent de monter entre la RDC et le Rwanda, depuis 2022 lorsque le mouvement M23 a repris les armes et s’est emparé de plusieurs villes dans le Nord-Kivu, soutenu par Kigali selon la RDC.
Cette rébellion s’est emparée de plusieurs localités dans la province du Nord – Kivu à la frontière avec le Rwanda, accusé par l’ONU, Kinshasa et plusieurs rapports des chancelleries occidentales de soutenir le M23.