L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a annoncé un plan de 8 millions de dollars pour protéger les ressources en eau et la biodiversité dans la région du Kilimandjaro, en Afrique de l’Est
Ce projet « alliant recherche scientifique et soutien aux populations locales, bénéficiera aux plus de 2 millions de personnes qui dépendent directement des eaux du plus haut sommet d’Afrique », indique un communiqué de l’organisation onusienne.
« La fonte des glaciers du Kilimandjaro, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, représente une menace imminente pour plus de deux millions de personnes en Tanzanie et au Kenya », a souligné la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, citée dans le communiqué.
« La communauté internationale doit soutenir les autorités et les populations locales pour protéger cette ressource vitale. Notre Organisation va investir 8 millions de dollars à cette fin au cours des prochaines années », a-t-elle ajouté.
Établir une cartographie des systèmes aquifères
Cette initiative d’envergure « portée par l’Unesco en partenariat avec la FAO sera financée par le Fonds mondial pour l’environnement », relève le communiqué, ajoutant que celle-ci se traduira d’abord par un soutien accru à la recherche scientifique.
Les experts de l’Unesco réaliseront une cartographie des systèmes aquifères de la région, en vue de donner à 100.000 personnes supplémentaires un accès direct à l’eau potable. Il s’agira aussi d’améliorer le stockage et la disponibilité des eaux souterraines pendant la saison sèche, au profit de 615.000 personnes exposées à des pénuries d’eau.
200 professionnels additionnels de l’eau à former
Un observatoire scientifique va être mis en place pour surveiller la qualité de l’eau, les niveaux des nappes phréatiques et la santé des écosystèmes. Il reposera sur une coopération étroite entre les chercheurs de Tanzanie et du Kenya. L’Unesco prévoit, par ailleurs, de former 200 professionnels de l’eau supplémentaires au niveau local et national.
Reboiser la zone
D’après le communiqué, l’Organisation onusienne va également soutenir la restauration des écosystèmes par le reboisement de 400 km² de forêts de nuages, des forêts qui jouent un rôle essentiel pour la rétention de l’eau et la recharge des nappes phréatiques. Elle accompagnera aussi les communautés locales dans le développement d’activités économiques durables afin de prévenir toute nouvelle déforestation.
Véritable « château d’eau », le mont Kilimandjaro subit les pressions combinées du dérèglement climatique, de la déforestation et de l’augmentation de la demande en eau. La fonte de ses glaciers, qui pourraient disparaître complètement d’ici 2040, associée à des sécheresses de plus en plus récurrentes, menace la disponibilité de l’eau et la stabilité des écosystèmes en Tanzanie et au Kenya.
L’initiative annoncée par Mme Azoulay s’inscrit dans le cadre de l’Année internationale de la préservation des glaciers, dirigée par l’Unesco et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), note la même source, précisant que la première Journée mondiale des glaciers sera célébrée le 20 mars prochain.