La crise diplomatique entre la France et l’Algérie pourrait mener à la mise en place de sanctions proportionnées si les discussions sur la reprise des individus considérés comme dangereux pour la France échouent, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, à l’issue du conseil des ministres
La France a prévu des sanctions ciblées en cas de non-accord avec l’Algérie concernant la reprise des personnes jugées dangereuses pour la sécurité du pays. Selon Sophie Primas, la liste des individus concernés sera envoyée dans les jours à venir au gouvernement algérien. «Si nous n’y parvenons pas, des sanctions proportionnées seront mises en place, comme convenu entre le ministre de l’Intérieur, le Premier ministre et le Président de la République », a-t-elle précisé. L’objectif de ces mesures est d’aboutir à un accord tout en favorisant le dialogue avec l’Algérie.
La tension au cœur des négociations
La porte-parole a également insisté sur la nécessité d’obtenir des signaux de la part d’Alger. «L’idée est de faire redescendre la tension, mais pour cela, il nous faut des signaux de la part de l’Algérie. La réponse à la situation de Boualem Sansal (incarcéré à Alger) et à cette fameuse liste est au cœur de ces signaux», a ajouté Sophie Primas.
La menace de remise en cause des accords de 1968
Interrogée sur la menace de remise en cause des accords de 1968, récemment évoquée par François Bayrou, Sophie Primas a expliqué que cette mesure serait envisagée en cas d’absence d’accord avec Alger. Ces accords, qui régissent notamment les relations migratoires entre les deux pays, pourraient être révisés si la situation ne s’améliore pas.
Réduction des visas et autres mesures
Lors de son intervention sur Sud Radio, Sophie Primas a également mentionné qu’une liste de personnes dangereuses de nationalité algérienne présentes en France serait envoyée à Alger dans les jours à venir. Si l’Algérie refuse une nouvelle fois de les accueillir, le gouvernement français envisage de réduire le nombre de visas accordés aux dignitaires algériens ainsi qu’aux personnes effectuant fréquemment des allers-retours entre les deux pays. D’autres mesures pourraient également être prises, comme la remise en cause des accords de 1968, a ajouté Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, lors de son intervention à Cnews.