En misant sur l’accélération de la mise en service de la gigantesque mine de fer de Simandou, le plus important projet minier au monde, pour en faire le fer de lance de l’économie guinéenne, le Général Mamadi Doumbouya est en passe de remporter son pari. En effet, le sidérurgiste chinois Baoshan Iron & Steel, filiale de Baowu, a annoncé mercredi 30 octobre que le chargement de la première cargaison de minerai de fer de Simandou interviendrait d’ici fin 2025. Cette information venant de l’un des futurs acheteurs de la production de fer confirme que la stratégie des autorités de Transition à Conakry a été la bonne
Si ce chronogramme révélé par le groupe chinois est tenu, il aura donc fallu moins de cinq ans au Président Mamadi Doumbouya, pour obtenir gain de cause dans ce dossier. Arrivé à la tête de la Guinée en septembre 2021, à la faveur d’un putsch, le Général a fait de Simandou la priorité des priorités en matière économique. Quelques mois après son arrivée au pouvoir, le chef de l’Etat guinéen a d’abord ordonné la suspension de toutes les activités liées au développement de Simandou, afin d’aboutir ensuite à un accord-cadre historique pour le projet fin mars 2022.
Sous pression, les deux principaux regroupements d’entreprises exploitant chacun deux des quatre blocs de Simandou ont décidé de mutualiser leurs investissements pour accélérer la mise en place des infrastructures du projet. Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou ont donc créé avec le gouvernement guinéen une coentreprise dénommée Compagnie du Transguinéen (CTG) qui assurera l’exploitation des infrastructures ferroviaires et portuaires nécessaires à l’expédition du minerai.
Pour suivre le respect de ces engagements, le Général Mamadi Doumbuya a installé un comité stratégique de suivi du projet Simandou placé sous son autorité. L’accord-cadre a également prévu des sanctions allant jusqu’au retrait du permis minier, si le calendrier de développement n’était pas respecté. Le gisement de Simandou a une capacité annuelle de plus de 100 millions de tonnes de minerai à une haute teneur en fer. La future production devrait principalement être expédiée vers la Chine, dont les entreprises sont les principaux investisseurs dans ce gigantesque projet à 15 milliards de dollars.