Le 15e sommet des cinq pays émergents des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) va s’ouvrir ce mardi en Afrique du Sud. Les présidents du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, et de Chine, Xi Jinping, seront présents. L’Inde sera représentée par son Premier ministre, Narendra Modi, et la Russie par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, participera en vidéoconférence.
D’emblée notons que 15e sommet voit une quarantaine de pays frapper à la porte des BRICS ont pour rejoindre le groupe.
Pour rappel, selon la BBC, c’est en 2001 qu’un économiste de la banque d’investissement Goldman Sachs, Jim O’Neill, a créé l’acronyme « Bric » pour Brésil, Russie, Inde et Chine.
Il s’agit de grands pays à revenu intermédiaire dont l’économie connaissait une croissance rapide à l’époque. Il a prédit qu’ils pourraient devenir les premières économies mondiales d’ici 2050.
En 2006, les quatre pays ont décidé de s’unir pour former le groupe Bric. L’Afrique du Sud a rejoint le groupe des Brics en 2010.
Les BRICS, c’est 26% de l’économie mondiale
Ensemble, les pays des Brics ont une population de 3,24 milliards d’habitants et leurs revenus nationaux combinés s’élèvent à 26 billions de dollars. Cela représente 26 % de l’économie mondiale.
Toutefois, selon l’Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, les pays du BRICS ne disposent que de 15 % des droits de vote au sein de la principale institution financière des Nations unies, le Fonds monétaire international (FMI).
L’appréciation des valeurs est à géométrie variable chez les BRICS
L’ambassadeur d’Afrique du Sud auprès des BRICS et de l’Asie, Anil Sooklal, a récemment déclaré que 22 pays avaient officiellement demandé à rejoindre le groupe et que le même nombre avait exprimé son intérêt à le faire.
Il s’agit de l’Iran, de l’Argentine, de Cuba, du Kazakhstan, de l’Éthiopie, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Venezuela.
« On a l’impression que l’équilibre des pouvoirs s’éloigne de l’Occident et que de plus en plus de pays en développement se tournent vers des puissances montantes comme les pays du BRICS », explique le professeur Carmody.
« Mais les BRICS sont un groupe très exclusif », ajoute-t-il. « L’admission de nouveaux membres ne risque-t-elle pas de diluer son influence ? « À mon avis, quelques pays seront admis », déclare M. Butler. « Mais il s’agira de pays comme l’Argentine, plutôt que de pays complexes comme l’Iran.
Ceci étant, contrairement aux regroupements des pays occidentaux, les BRICS issus tous du Sud global, exceptée la Russie pour des raisons idéologiques, ne partagent pas des valeurs communes fortes : démocratie, Droit de l’homme, Liberté économique …
C’est un ensemble de pays antinomiques sur certaines valeurs : en matière de liberté individuelle ou religieuse, l’Afrique du Sud est aux antipodes de la Chine ou de l’Inde.
Faute d’ériger un véritable Etat de droit, les BRICS se réfugient dans la propagande, la brutalité voire la répression de toutes formes d’opposition. «L’Inde n’a pas qu’un problème de pauvreté, elle a un problème de déshumanisation» écrivait le cinéaste indien Raja Menon. La condition des femmes de ce pays est sujette, dans les transports en commun comme ailleurs, à l’agression sauvage, au viol puis à la mort. En 2013 le film «Les femmes de l’autobus 676 » avait suscité l’indignation à l’étranger et dans toute l’Inde. La lutte contre la pauvreté et la malnutrition n’est pas une priorité du gouvernement indien.
En Chine, la liberté individuelle ne peut exister que sur les progrès d’un Etat de droit. C’est tout le contraire que prône Pekin qui, sous couvert de «réformes» pour le bien commun, a conduit à la mise en place d’un système de fichage numérique à grande échelle…