La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé de garder ses principaux taux directeurs inchangés, lors de la réunion du Comité de politique monétaire (CPM) tenue mercredi 4 décembre. Le taux principal auquel la Banque centrale prête aux établissements financiers reste fixé à 3,5%, tandis que le taux du guichet de prêt marginal demeure à 5,5%. Des niveaux inchangés depuis décembre 2023, bien que le coût des ressources au guichet hebdomadaire de la banque ait augmenté de 200 points de base depuis un an. Les banques commerciales qui vont au guichet pour se refinancer empruntent actuellement au-delà de 5,5% contre 3,5% fin décembre dernier
La lutte contre l’inflation reste la boussole de la politique de la BCEAO. L’inflation s’est établie à 4,1% au troisième trimestre 2024 avant de reculer à 3,4% en octobre. Ces chiffres, bien qu’en retrait, dépassent encore la cible de 1% à 3% fixée par l’institut d’émission de l’UEMOA.
Pour l’ensemble de 2024, l’inflation moyenne est attendue à 3,6% contre 3,7% en 2023. Cependant, «les perspectives d’inflation sont soumises à des risques haussiers en 2025. Ces risques concernent la situation sécuritaire dans certains pays, l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et les effets des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires», a indiqué Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO dans le communiqué publié à l’issue de la réunion du Comité de la politique monétaire.
Malgré ces défis, la dynamique économique au sein de l’UEMOA reste solide. Le taux de croissance du PIB devrait atteindre 6% cette année et 6,3% en 2025, porté par un financement adéquat de l’économie et la reprise de certains secteurs clés, selon la BCEAO. Les crédits à l’économie ont progressé de 5,9% en rythme annuel à fin septembre 2024, signe de la confiance des banques dans l’environnement économique.
Selon le gouverneur de la BCEAO, «malgré l’amélioration du solde des échanges avec le reste du monde suite à une évolution favorable des termes de l’échange, la situation extérieure de l’Union devrait être renforcée.» Cette évolution, combinée à une mobilisation croissante de ressources extérieures, devrait renforcer la viabilité économique et monétaire de l’Union. Cependant, les incertitudes qui persistent en raison des tensions géopolitiques mondiales appellent à rester vigilants face aux fluctuations des marchés internationaux.