La Côte d’Ivoire a déboursé la bagatelle de 610 milliards de FCFA, soit 917 millions d’euros, l’an dernier pour importer 1,6 million de tonnes de riz et 518 milliards de FCFA (779 millions d’euros) pour 732.000 tonnes de poissons, sans compter les autres produits alimentaires. Ces chiffres spectaculaires révélés lundi 10 février, est une démonstration de ce que l’on reproche souvent aux pays africains : «ils consomment ce qu’ils ne produisent pas, et produisent ce qu’ils ne consomment pas.»
Le partenariat conclu entre Mansa Bank et Abidjan Legacy Program (ndlr : une initiative gouvernementale), vise à réduire la dépendance du pays des importations alimentaires. Son objectif est de promouvoir la production locale des denrées consommées par les ménages ivoiriens, notamment l’agriculture vivrière, les ressources animales et halieutiques. Ce n’est ni le cacao, ni le café qui sont au menu du déjeuner ou du dîner des Ivoiriens. Les filières du cacao, du karité et du karapa font également partie de ce partenariat. Le contraire aurait été surprenant car, après tout, le cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, est non seulement crucial pour l’économie rurale, mais elle constitue un pilier de l’économie nationale.
Le riz et le poisson, deux plus gros postes à l’import du pays
Les importations alimentaires (riz, poisson, viande, lait, fruits, légumes et sucre) ont atteint près de 2.000 milliards de FCFA, dont 513 milliards pour le riz et 440 milliards pour le poisson, les deux plus gros postes à l’import du pays. Pourtant, seuls 10 à 15 % de ces produits sont produits localement, ce qui expose le pays à une vulnérabilité croissante face aux fluctuations des prix agricoles au niveau mondial et aux crises géopolitiques. «Il est temps de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons», a martelé le Directeur général de Mansa Bank, El-Hassana Kaba.
En s’engageant à financer les acteurs de la chaîne de valeur agricole, Mansa Bank espère «relancer la production locale et accélérer la création de richesse pour les populations rurales avec des retours sur investissement attractifs.» Dans la pisciculture, par exemple, un investissement initial peut être récupéré en un an et demi, relève le Directeur de Abidjan Legacy Program, Abou Bamba. «Nous ouvrons une nouvelle page du financement des activités agricoles, piscicoles et rurales dans notre pays », déclare-t-il.