L’«Eléphant» tient toujours son rang de premier transformateur mondial de cacao au monde, loin devant les Pays-Bas. Mais, en raison d’une faible position sur la chaîne de valeur, l’essentiel des fèves broyées dans le pays est expédié sur le marché international à destination de grands industriels de chocolat en Europe et aux Etats-Unis
Si la transformation de cacao émerge depuis 5 ans en Côte d’Ivoire, elle n’a pas encore permis de construire un écosystème industriel local de la production de chocolat, constate le Département américain de l’agriculture (USDA) dans un rapport qu’il vient de publier sur le secteur cacaoyer ivoirien. Propulsés par les réformes mises en œuvre par le gouvernement et les incitations fiscales, les investissements dans la transformation du cacao ont bondi de 58 % entre 2020 et 2025, mais 95 % des dérivés du cacao (pâte, beurre et poudre de cacao) sont exportés.
Cette situation s’explique par le fait que l’activité est d’abord portée par plusieurs majors agroalimentaires comme Cargill, Barry Callebaut et Olam qui font du broyage localement afin de réduire les coûts et fabriquer des produits semi-finis en vue de leur vente aux industriels de produits situés essentiellement en Europe occidentale et en Amérique du Nord.
Faible demande domestique en chocolat
Alors que certains fabricants, de chocolatiers actifs sur le marché des produits de marque comme Cémoi, transforment non seulement en Côte d’Ivoire, mais encouragent aussi la production artisanale de chocolat ivoirien, elle reste encore faible dans l’ensemble avec la faiblesse de la demande du marché intérieur. Le secteur domestique pour la production de confiseries ou l’intégration des produits dérivés du cacao dans les boissons n’absorbe qu’environ 35.000 tonnes de fèves contre par exemple plus de 770.000 tonnes pour l’industrie des broyages.
Globalement, d’après l’USDA, les produits chocolatés finis représentent seulement 3 % des exportations de produits dérivés de cacao contre 97 % pour les fèves de cacao broyées, le beurre de cacao, la poudre de cacao et la pâte de cacao. La consommation moyenne de produits chocolatés en Côte d’Ivoire est estimée à moins de 200 grammes par habitant par an contre une moyenne mondiale estimée à 900 grammes.