L’agence de notation financière S&P Global Ratings a révisé le 11 avril dernier ses perspectives sur le Trésor égyptien de positives à stables et confirmé ses notes de crédit souveraines à long et à court terme en devises et en monnaie locale, à « B-/B ». Pour autant, l’agence de notation garde l’Egypte à l’œil car les déficits jumeaux du pays pourraient s’aggraver par le plancher additionnel de 10% des droits de douane que l’administration Trump applique au reste du monde
Standard & Poor’s assure qu’elle pourrait réviser les perspectives à négatives si l’engagement du Caire sur les réformes macroéconomiques, notamment la flexibilité du taux de change, s’affaiblit et si les déséquilibres économiques, tels que les pénuries de devises, s’accentuent. L’agence prévient qu’elle pourrait dégrader le rating de la dette souveraine de l’Egypte si les taux d’intérêt élevés incitent le gouvernement à procéder à un échange de dette, une opération que l’agence assimilerait à un défaut de paiement.
L’agence de notation estime que le coût de la dette publique reste élevé, et que l’assainissement budgétaire ne progressera que lentement au regard du contexte international. Ses analystes motivent leur prudence par l’impact du resserrement des taux directeurs de la Banque centrale à 27,25 %, conjugué à la libéralisation du taux de change. Ces mesures ont entraîné une hausse des taux d’adjudication des bons du Trésor et des obligations, et donc des coûts déjà élevés du service de la dette publique sur l’encours de la dette en monnaie nationale. Le ratio dépenses d’intérêts publiques/recettes publiques s’élèverait à 58 % pour l’exercice 2025 (l’année budgétaire s’achève le 30 juin 2025) avant de commencer à baisser à partir de 2026 pour s’établir à 45 % du PIB d’ici 2028.