S&P Global Ratings, l’agence de notation financière plus connue par son nom historique Standard & Poor’s, a relevé les notes souveraines à long terme en devises locales et étrangères du Togo en les portant de «B» à «B+»
Ces ratings publiés vendredi 18 avril, sont assortis de perspectives stables. Pour les analystes de l’agence américaine de notation financière, les perspectives stables tiennent au fait que «le Togo affichera une forte croissance économique et réduira son déficit budgétaire.» A noter cependant un bémol : le PIB par habitant reste faible et la couverture des échéances à court terme de la dette extérieure par les réserves de change demeure limitée.
S&P Global Ratings est par ailleurs convaincue que Lomé mènera à bien les réformes structurelles de manière à mobiliser assez de recettes budgétaires et dynamiser l’activité économique. L’agence prévoit ainsi une croissance annuelle du PIB de 6% sur la période 2025-2028, supérieure à celle des pays de niveau de développement comparable. La mise en œuvre de réformes ciblant les entreprises et l’investissement dans des projets d’infrastructures devraient soutenir la diversification de l’économie.
Le port de Lomé, créateur de valeur
Les analystes de Standard & Poor’s soulignent le rôle d’entraînement qu’aura joué le port de Lomé à la suite de sa modernisation au milieu des années 2010. «Il a fait du Togo un pôle de transport majeur au niveau sous-régional», une position appelée à se consolider avec les projets d’extension annoncés par les pouvoirs publics. Parallèlement, le développement de la zone industrielle d’Adétikopé, devrait soutenir la stratégie d’augmentation de la valeur ajoutée locale à travers l’émergence d’une industrie manufacturière. Mais cette montée en gamme du PIB ne se ferait pas sans une hausse significative des investissements directs étrangers (IDE) qui absorberait des milliers de travailleurs du secteur informel. A défaut, «a croissance risque d’être lente et peu inclusive», préviennent les analystes de S&P Global Ratings. D’ici 2028, l’agence prévoit un PIB par habitant inférieur à 1.400 dollars.
Les bailleurs des fonds internationaux devraient soutenir les réformes structurelles lancées par le gouvernement, croit savoir Standard & Poor’s. En décembre 2024, le FMI a approuvé la première revue de la facilité de crédit élargie, ce qui a donné lieu à un décaissement d’environ 57 millions de dollars. Globalement, Lomé entretient des relations solides avec d’autres institutions multilatérales, dont la Banque mondiale. Grâce au soutien de ses partenaires, le compte de capital du pays a enregistré un excédent ininterrompu au cours de la dernière décennie, tandis que le coût de la dette, estimé à 2,6 % du PIB, reste parmi les plus bas de la catégorie «B» dans la grille de notation de S&P Global Ratings.