Depuis son inscription sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI), la Côte d’Ivoire redouble d’efforts pour réaménager et muscler son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Et pas que sur le papier, car figurer sur une des deux redoutables listes du GAFI renchérit mécaniquement le coût du crédit bancaire dans le pays concerné. Les établissements financiers répercutent la hausse du coût de la conformité sur le taux d’intérêt. A cela, il faut ajouter la méfiance des banques internationales à contracter avec leurs consœurs ivoiriennes
Le gouvernement ivoirien a décidé d’accélérer en installant un Comité interministériel dont la mission est de «corriger les insuffisances relevées par le GAFI tout en renforçant les capacités des acteurs impliqués.»
Le gendarme international de la lutte contre le blanchiment des capitaux a identifié dix actions correctives pour la Côte d’Ivoire, déclinées en 14 mesures à mettre en œuvre en 24 mois. Leur dénominateur commun est de combler les lacunes en matière de gouvernance, de transparence financière et d’efficacité de systèmes juridiques et institutionnels.
Abidjan qui redoute l’impact sur la réputation du pays, insiste sur le fait que l’inscription sur la liste grise ne désigne pas la Côte d’Ivoire comme un hub du blanchiment d’argent, mais représente une opportunité stratégique d’identifier ses faiblesses et de renforcer efficacement la lutte contre la criminalité financière. Un discours qui ressemble plus à la méthode Coué.
Sortir rapidement de la liste incriminée
Les autorités ont mis sur pied un Comité Technique de Coordination pour piloter la mise en œuvre du plan d’action. Celui-ci s’est mis aussitôt au travail en multipliant les rencontres avec les acteurs impliqués dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La dernière réunion se tient ce mardi 24 décembre avec les banquiers. «Ces échanges visent à partager les priorités, anticiper les obstacles et garantir une exécution efficace des mesures correctives», assure le gouvernement. L’objectif est de sortir rapidement de la liste grise en corrigeant les défaillances tout en sensibilisant l’opinion publique sur les enjeux de la lutte contre la criminalité financière », a déclaré Alain Philippe Pohan, directeur de cabinet adjoint du premier ministre.