Si l’on en croit le président sénégalais qui assure actuellement la présidence de l’Union Africaine, le continent subirait une injustice dans le système d’évaluation d’emprunt par les agences de notation financière dont les ratings impactent les conditions de levée de fonds des Etats sur le marché.
Pour Macky Sall, si les emprunts des pays africains coûtent plus cher que la moyenne mondiale, c’est parce que ces derniers seraient lésés par les agences de notation. En gros « la fièvre serait due au thermomètre et non à l’état de santé des patients ».
Le chef de l’Etat sénégalais dont les propos sur les ondes de la radio dakaroise RFM sont rapportés par Ecofin, estime que l’Afrique doit avoir sa propre agence de notation de la solvabilité. Selon lui, le système de rating de trois grandes agences internationales- Moody’s, Fitch Ratings et S&P Global- est « très arbitraire », et rend les emprunts des pays africains sur les marchés financiers plus coûteux.
Ce n’est pas la première fois que Macky Sall s’en prend aux agences de notation financière ou suggère la création d’une agence à l’échelle continentale. (ndlr : sous-entendu, celle-ci connaîtrait mieux les réalités des économies continentales).
Les propos du chef de l’Etat sénégalais interviennent alors que les ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique sont réunis à Dakar, la capitale sénégalaise, pour la 54e session de leur conférence.
« Des études montrent qu’au moins 20 % des critères de notation des pays africains sont basés sur des facteurs plus subjectifs, culturels ou linguistiques par exemple, qui n’ont aucun rapport avec les paramètres utilisés pour mesurer la stabilité économique », a-t-il lancé aux participants.
Il faut rappeler au passage que la Chine malgré son poids économique et politique, n’a pas réussi sa tentative de briser la puissance de l’oligopole mondial des agences de notation financière qui opèrent depuis plus de cent ans. Pékin avançait les mêmes motifs que Macky Sall.