Les Etats-Unis ont validé un prêt de 4,7 milliards de dollars en faveur de TotalEnergies pour la relance du projet de liquéfaction de gaz naturel Mozambique LNG, d’une valeur de 20 milliards de dollars dans la province de Cabo Delgado, secouée par une insurrection islamiste menée par le groupe terroriste «Etat islamique.» C’est Estevão Pale, ministre mozambicain de l’Energie qui a révélé la nouvelle jeudi 13 mars
La décision marque un tournant dans le soutien américain à ce projet, bloqué depuis 2021, en raison de violences liées à des groupes terroristes qui écument dans la région. Le projet Mozambique LNG, d’une capacité estimée à 12,88 millions de tonnes par an, avait été suspendu après une attaque meurtrière près du site de construction.
Trump, le climatosceptique, relance le financement du projet Mozambique LGN bloqué sous Biden
La situation s’étant stabilisée avec l’intervention de forces militaires régionales, le groupe TotalEnergies a amorcé des discussions avec divers bailleurs de fonds pour relancer le chantier.
Initialement approuvé en 2019 sous le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche, le financement américain avait été mis en pause sous Biden. Fidèle à sa politique limitant les investissements dans les énergies fossiles, le président démocrate n’avait pas cédé aux demandes pressantes du management de TotalEnergies, qui plaidait pour une relance du projet. Mais avec le retour de Trump au pouvoir, la dynamique s’est inversée. Ouvertement favorable au développement de grands projets pétroliers et gaziers, le président américain a rétabli le soutien de l’US Export-Import Bank au projet.
Outre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas doivent également revoir leur engagement financier. Londres, qui s’était engagé à apporter jusqu’à 1,15 milliard de dollars via UK Export Finance (UKEF), réexamine actuellement la conformité légale de cet engagement sous la pression des groupes de protection environnementale.
Selon Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, la levée de la force majeure sur le projet pourrait intervenir dès l’approbation des financements internationaux. Mais la date de mise en production de ce gigantesque gisement de GNL initialement prévue en 2027 pourrait être repoussée à une période comprise entre 2029 et 2030, selon le groupe pétrolier français.
La décision finale de l’US Exim Bank était attendue avec impatience chez TotalEnergies et représentait un test pour l’avenir des grands développements gaziers sur le continent, dans un contexte global de scepticisme grandissant vis-à-vis de l’industrie des énergies fossiles. Maintenant que le feu vert américain est confirmé, il pourrait entraîner d’autres bailleurs à réactiver leurs engagements.