Abuja a annoncé l’adoption d’une nouvelle politique économique baptisée «Nigeria First», qui accorde désormais la priorité aux produits fabriqués localement dans tous les marchés publics et dépenses du gouvernement fédéral. Cette décision, rendue publique lundi 5 mai, marque «un tournant en faveur du développement des entreprises locales et de la souveraineté économique», selon le gouvernement nigérian
Concrètement, les institutions fédérales sont tenues de privilégier les biens produits au Nigeria lors des appels d’offres. Toute exception devra être dûment justifiée et validée par une dérogation délivrée par le Bureau des marchés publics, Bureau of Public Procurement. « Aujourd’hui marque le début d’une nouvelle ère d’entreprise locale, de confiance en soi et de fierté nationale pour notre cher pays. C’est précisément l’objectif du programme Renewed Hope : donner la priorité au Nigeria et créer et élargir les opportunités pour tous les Nigérians », a déclaré Mohammed Idris, ministre fédéral de l’Information et de l’Orientation nationale.
Au-delà de la préférence nationale, la politique inclut des mesures de renforcement des capacités, de création d’emplois, ainsi que des sanctions en cas de non-respect. Le gouvernement a chargé Lateef Fagbemi, procureur général et ministre de la Justice, de veiller à la mise en œuvre juridique de ces orientations.
L’entrée en vigueur de «Nigeria First» pourrait donner un nouvel élan au secteur manufacturier du pays, pilier de l’économie nationale à la fois en termes de création d’emplois et de contribution au PIB. L’industrie nigériane englobe des filières stratégiques telles que le ciment, le textile, l’assemblage automobile ou encore la pharmacie. Toutefois, elle reste confrontée à des obstacles majeurs, notamment la volatilité du naira face au dollar, la cherté des intrants et les coupures récurrentes de l’électricité. Selon l’organisme officiel de statistiques, la part de l’industrie au PIB s’élevait à 8,64% en 2024.