L’agence de notation financière S&P Global Ratings, connue par son appellation historique Standard & Poor’s, a révisé la perspective de la dette souveraine du Botswana de stable à négative. En parallèle, elle a confirmé ses notes de crédit souveraines à long terme «BBB+» et à court terme «A-2» pour le Botswana, en devises et en monnaie locale
Pour les analystes de l’agence S&P Global Ratings, ces perspectives négatives reflètent leur opinion selon laquelle la faiblesse de la demande mondiale de diamants conjuguée à la baisse des prix devrait maintenir les exportations et les flux budgétaires du pays à un niveau modéré. Ce qui compliquerait le programme d’assainissement budgétaire du gouvernement. Ces perspectives négatives reflètent également la possibilité d’une nouvelle dégradation des bilans extérieurs et publics du Botswana.
Standard & Poor’s prévient qu’elle pourrait abaisser le rating souverain du Botswana si les performances budgétaires et extérieures s’écartent sensiblement de ses prévisions. Cela pourrait se produire, par exemple, si la demande de diamants et la croissance du PIB ne se redressent pas par rapport à leurs creux actuels, ce qui affaiblirait encore davantage les recettes fiscales et les réserves de change du Botswana.
L’agence de notation financière estime que l’économie du Botswana s’est contractée de 3,3 % en 2024, principalement en raison d’un décrochage de la demande et des prix des diamants. Une contraction de 3,3 % au cours des trois premiers trimestres de 2024 a été causée par la chute de 23,4 % du commerce et des activités minières de diamants dans un contexte de faiblesse de la demande chinoise et de la concurrence des diamants synthétiques. Ceci malgré la croissance continue du secteur non diamantifère du pays, qui a progressé d’environ 3,7 % à fin septembre 2024.
Compte tenu de la contraction du PIB et de la forte baisse des taxes et redevances sur les diamants, ainsi que des dépenses considérables engagées à l’approche des élections générales d’octobre 2024, Standard & Poor’s estime que l’exercice 2024-2025 (se terminant le 31 mars 2025) a enregistré un déficit considérable de 9 % du PIB. Malgré un objectif de croissance des dépenses très prudent de 4 %, le budget dévoilé par le gouvernement pour l’exercice 2025-2026 en février dernier prévoit un déficit en hausse, estimé à 7,6 % du PIB.