La Chine applique depuis le 1er décembre 2024, l’exemption totale des droits de douane sur les importations provenant des pays les moins avancés (PMA) avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques (c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de liens avec Taïwan)
Cette mesure annoncée début septembre par le chef de l’Etat chinois, Xi Jinping, au Forum sur la coopération sino-africaine en septembre 2024, concerne 33 pays africains, qui forment le plus gros contingent des PMA.
Sur le papier, l’ouverture de l’immense marché chinois à ces pays constitue «une importante opportunité pour l’Afrique», pour reprendre l’expression de la diplomatie chinoise.
Mais en y regardant de près, la suppression de droits de douane sur les produits africains, n’aura que très peu d’impact côté africain. Car les 33 pays du continent éligibles à cette mesure exportent essentiellement des minerais bruts et des hydrocarbures vers le marché chinois. Cela permet à Pékin de faire tourner son industrie dans un schéma que David Ricardo, théoricien de l’«avantage comparatif», fondement de la division internationale du travail, n’aurait pas renié.
Ce démantèlement tarifaire mis en œuvre début décembre, s’étend à 140 produits supplémentaires, dont le riz, le blé, le sucre, le coton, l’huile de soja, les cigarettes, le bois, la laine et le papier, des produits à faible valeur ajoutée et contenu technologique. Beaucoup d’experts en déduisent que la mesure n’aura que très peu d’impact sur les échanges commerciaux sino-africains, dont la balance est largement bénéficiaire à la Chine.
L’application de zéro droit de douane sur les importations chinoises en provenance des pays africains les moins développés n’est pas une première. En 2003, puis deux ans plus tard, Pékin avait déjà levé toute taxe à l’import de 190 produits provenant de 30 PMA africains.