En dépit des nombreux gisements de pétrole qui lui assureront sans doute une sécurité énergétique confortable dans les années à venir, la Côte d’Ivoire affiche des ambitions nobles en matière d’énergies renouvelables.
Entretien avec Ahmadou Bakayoko, Directeur général de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE), à l’occasion du Salon International des Ressources Extractives et Energétiques (SIREXE)
AFRIMAG : Quelles sont les attentes de la CIE quant à sa participation au SIREXE 2024 notamment en matière d’innovation ?Ahmadou Bakayoko : Notre présence lors de ce SIREXE vise d’une part à montrer aux Ivoiriens et aux partenaires extérieurs les acquis et les réalisations de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité, et d’autre part, de rencontrer d’autres experts afin de partager nos différentes expériences dans des métiers spécifiques et de conclure des partenariats. Nous insistons également sur la mise en valeur du savoir-faire et des talents ivoiriens.
AFRIMAG : Quelle est la part actuelle des énergies renouvelables dans l’offre de services de la CIE ?

Ahmadou Bakayoko : Aujourd’hui, nous sommes à 70% d’énergies fossiles et 30% d’énergies renouvelables. L’objectif du gouvernement est d’atteindre les 45% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Ceci explique les contrats récemment signés en vue de la mise en place de projets d’énergie solaire dans les années à venir.
AFRIMAG : Avec les dernières découvertes de gisements pétroliers notamment le gisement «Baleine», la Côte d’Ivoire fera son entrée dans le cercle fermé des plus gros producteurs de brut en Afrique dans les années à venir. Cela fait-il sens, du point de vue stratégique, de miser sur les énergies renouvelables avec l’avantage comparatif qu’aura le pays dans le secteur des énergies fossiles ?
Ahmadou Bakayoko : Les défis liés aux changements climatiques nous imposent de faire un équilibre raisonnable entre les deux sources d’énergie. Il est important de rappeler que notre continent du fait de sa position géographique porte sur lui 25% des risques climatiques alors qu’il ne génère que 4% des émissions de gaz à effets de serres. Il urge donc d’affecter une partie de nos ressources techniques et financières aux énergies renouvelables.
AFRIMAG : Quel est justement l’état des lieux en matière d’avancée technologique dans l’offre de services de la CIE ?
Ahmadou Bakayoko : Nous avons depuis quelques années mis en place des compteurs «intelligens» dont le taux d’accès est aujourd’hui de plus de 85%. Ces nouveaux types de compteurs offrent de nouveaux services tels que la possibilité au consommateur de suivre sa consommation en temps réel et de l’optimiser, car il sait désormais les appareils qui consomment le plus chez lui. Cela est possible grâce aux prouesses réalisées par notre filiale «Smart Energy.»
AFRIMAG : Des coupures sporadiques de courant sont encore notées en Côte d’Ivoire. À quoi sont-elles dues ?
Ahmadou Bakayoko : Plusieurs raisons expliquent ces coupures persistantes. D’une part, une partie des installations de la CIE est en cours de renouvellement pour répondre à la demande de notre clientèle. En effet, il est important de rappeler que nous enregistrons chaque année 500.000 nouveaux abonnés sur notre réseau. Cet accroissement de la demande nous impose une augmentation de nos capacités actuelles. D’autre part, les nombreux travaux publics qui ont cours sur l’ensemble du territoire national ont souvent des répercussions sur notre réseau indépendamment de notre volonté. Nous essayons de répondre efficacement chaque fois que notre offre de services est affectée