C’était la grande surprise jeudi soir à N’Djamena. Alors que les résultats de l’élection présidentielle étaient attendus dans 12 jours au plus tard, le président de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), Ahmed Barticheret, a surpris les observateurs en annonçant la victoire de Mahamat Idriss Déby dès le premier tour lors d’une cérémonie au ministère des Affaires étrangères.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno, président de la Transition, a obtenu 61,03% des suffrages, selon les résultats officiels provisoires qui restent toutefois à valider par le Conseil constitutionnel. Son Premier ministre et ancien opposant, Succès Masra, est crédité de 18,53% des voix. Peu après l’annonce de résultats, des militaires tiraient en l’air à l’arme automatique dans la capitale, de joie et manifestement pour dissuader les gens de se rassembler, rapporte l’’AFP.
Mais tôt dans la soirée de jeudi, Succès Masra avait grillé la politesse aux instances de gestion de l’élection en prétendant qu’il était élu dès le premier tour en accusant par avance le camp de Mahamat Idriss Déby d’avoir truqué les résultats. Il dit se baser sur la compilation des résultats par son propre camp qui le donne selon lui, «gagnant au premier tour, et consacre la victoire du changement sur le statu quo.»
Ce scrutin doit marquer la fin d’une transition militaire de trois ans et nombre d’observateurs l’estimaient joué d’avance en faveur du chef de l’Etat de la Transition. Mais l’économiste Masra, 40 ans, a surpris par la mobilisation et l’élan de sa campagne au point de se dire capable de l’emporter, sinon de pousser Mahamat Déby jusqu’à un second tour. Pour sa part, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké a rassemblé 16,91% des suffrages.
Selon l’Agence nationale de gestion des élections, le taux de participation s’élève à 75,89%. Son président a appelé tous les acteurs politiques à respecter les procédures légales et à «s’abstenir de toute forme de violence» en cas de contestation.