Le Sommet Finance en commun plaide pour des infrastructures résilientes pour lutter contre le changement climatique.
La construction d’infrastructures résilientes pour lutter contre les effets dévastateurs du changement climatique est la toile de fond des débats du 5è Sommet mondial «Finance en commun» (FiCS), qui vient de se tenir du 26 au 28 février au Cap (1470 km de Pretoria)

Les participants ont mis en exergue, trois jours durant, le rôle crucial des banques publiques de développement (BPD) dans l’élaboration de solutions innovantes qui garantissent qu’aucune région ne soit laissée pour compte, en mettant l’accent sur l’Afrique et le monde en développement, qui sont parmi les plus durement touchés par le changement climatique.
Adaptation au climat : trouver 100 milliards de dollars par an pour l’Afrique
Les sécheresses prolongées, la montée du niveau de la mer et les inondations dévastatrices font des ravages dans les communautés et les économies, perturbant les moyens de subsistance et menaçant la sécurité alimentaire, relèvent-ils.
Le Sommet déplore le manque des ressources financières nécessaires pour adapter les infrastructures existantes, arguant que l’Afrique à elle seule aura besoin de 100 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour s’adapter au changement climatique, tandis que de nombreuses régions en développement sont confrontées à des déficits de financement tout aussi énormes, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Des intervenants ont fait état de l’absence d’un cadre cohérent de financement climatique pour répondre aux défis spécifiques de ces régions, ce qui a exacerbé leur vulnérabilité. Sans accès à des mécanismes de financement durables, de nombreux pays ne sont pas en mesure de renforcer leurs infrastructures face à des conditions climatiques de plus en plus erratiques, notent-ils.
Repenser le financement climatique
«Dans les régions en développement comme l’Afrique, l’impact du changement climatique est amplifié par le manque de ressources pour s’adapter», a déclaré à ce propos Boitumelo Mosako, PDG de la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA).
Il a indiqué que le 5è Sommet «Finance en commun» a offert l’opportunité de repenser le financement climatique comme un outil d’autonomisation, favorisant une approche unifiée pour lutter contre les dommages climatiques et favoriser une croissance économique inclusive. «Le Sommet offre l’occasion de changer la donne en favorisant la collaboration pour créer une architecture financière qui réponde aux besoins spécifiques des pays du Sud», a-t-il dit.
Les participants ont exploré des modèles de financement innovants, notamment le financement mixte et les obligations vertes, pour débloquer des capitaux en faveur de projets résilients au changement climatique. Ils se sont penchés également sur les technologies numériques et les solutions basées sur les données qui peuvent améliorer l’adaptabilité des infrastructures.
L’absence d’un débat cohérent sur le financement climatique a laissé les régions vulnérables aux prises avec des solutions disparates. Le Sommet Finance en commun s’est ainsi attelé à combler ce fossé en réunissant les parties prenantes pour concevoir une architecture financière qui réponde aux défis systémiques du changement climatique.
Le Sommet, organisé conjointement par la Banque de développement de l’Afrique australe et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, réunit des dirigeants mondiaux, des banques publiques de développement, le secteur privé et des organisations philanthropiques pour remodeler la finance durable.
Le rassemblement, qui se tient sous le thème : «Favoriser les infrastructures et la finance pour une croissance juste et durable», sert de plateforme mondiale à plus de 2 000 acteurs du changement qui se consacrent à la création d’un monde plus vert et plus inclusif.
Les participants planchent sur les principaux défis à travers trois piliers fondamentaux, à savoir «La finance inclusive» pour réduire les inégalités, «La transformation numérique» pour combler les écarts technologiques et «Le développement d’infrastructures résilientes au changement climatique», tous visant à créer un monde plus équitable et plus durable.