Le ciel s’assombrit sur la situation du Trésor gabonais. L’agence de notation financière Fitch Ratings vient d’abaisser d’un cran les perspectives de note souveraine du pays à «négatives» estimant que Libreville sera dans l’incapacité d’honorer les échéances de sa dette en 2025. Concrètement, cette dégradation va se traduire par une hausse de la prime de risque appliquée à tous les emprunts souscrits par l’Etat gabonais et ses démembrements (entreprises publiques et collectivités territoriales)
Pour motiver sa décision, Fitch Ratings estime que le Gabon est confronté à une fragilité persistante dans la gestion de ses finances publiques et de sa dette. L’accumulation des arriérés envers ses créanciers érode la confiance des investisseurs et rétrécit l’accès à de nouveaux financements, notamment auprès des créanciers institutionnels. Par ailleurs, soulignent les analystes de l’agence de notation, la politique budgétaire actuelle qui privilégie plus de dépenses, creuse le déficit et augmente par conséquent, les besoins de financement du pays.
Une opportunité de sortie de crise existe avec la signature d’un accord avec le FMI, sous réserve de franchir l’obstacle politique que représente la prochaine élection présidentielle en avril 2025. L’économie gabonaise reste fortement dépendante des revenus pétroliers, ce qui accentue sa vulnérabilité aux chocs externes. La baisse attendue des prix du pétrole, à 70 dollars le baril en 2025 et à 65 dollars en 2026, aura un impact significatif sur le Budget de l’Etat, augmentant encore plus ses besoins de financement.
Par ailleurs, la confiance des investisseurs, tant au niveau local qu’au sein de la CEMAC, s’est fortement affaiblie. L’appétit pour la dette publique gabonaise a chuté au cours du second semestre 2024. Cette situation complique la capacité de Libreville à lever des fonds sur le marché régional. L’accumulation d’arriérés et les perspectives incertaines concernant la gestion des finances publiques continuent de miner la confiance des investisseurs, limitant l’accès aux financements et rendant le contexte financier du Gabon préoccupant.