Le Caire a émis, mardi 28 janvier, un eurobond de 2 milliards de dollars, marquant ainsi son retour sur le marché international de la dette, après près de deux ans d’absence, selon un avis publié par JP Morgan Securities
L’émission arrangée par six banques internationales (JP Morgan Chase & Co, Citigroup, HSBC Holdings, Goldman Sachs Group, Standard Chartered et Sumitomo Mitsui Banking Corporation) comprend une tranche de 1,25 milliard de dollars d’obligations d’une maturité de cinq ans, avec un rendement de 8,625%. La deuxième tranche (50 millions de dollars) a une maturité de huit ans, avec un rendement de 9,45%. Selon l’agence Bloomberg, le carnet d’ordres de ces euro-obligations égyptiennes a atteint près de 10 milliards de dollars, ce qui dénote un grand appétit pour la dette souveraine de l’Egypte, qui vient juste de tourner la page d’une grave crise économique.
Des réformes économiques qui paient
Le gouvernement égyptien avait engagé, début 2024, des réformes économiques pour débloquer des financements internationaux et mettre fin à une forte pénurie de devises. Dans ce cadre, la Banque centrale avait notamment procédé à une dévaluation de 38% de la monnaie nationale par rapport au dollar américain et à une augmentation de son taux directeur de six points de pourcentage, à un record historique de 27,25%.
De telles mesures ont permis au pays de voir la situation de ses finances publiques s’améliorer, dans la foulée de l’annonce par les Emirats arabes unis d’un investissement de 35 milliards de dollars dans un mégaprojet touristique et urbain.
Cet IDE a permis de résoudre la crise des devises dont souffrait le pays, depuis le choc combiné de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine et le conflit au Proche-Orient.
Cet investissement émirati a également ouvert la voie à l’augmentation du montant global des prêts du Fonds monétaire international (FMI), qui est passé de 3 à 8 milliards de dollars, et à l’approbation par la Banque mondiale d’un programme de financement de 6 milliards de dollars. L’Union européenne avait de son côté annoncé, en mars 2024, des financements de 7,4 milliards d’euros (8,06 milliards de dollars) en faveur de l’Egypte sur quatre ans. Ces divers engagements ont porté le montant total du programme de sauvetage économique au profit du pays à plus de 57 milliards de dollars.