L’agence de notation financière S&P Global Ratings vient de réviser les perspectives de la Côte d’Ivoire, de stables à positives. En parallèle, elle a confirmé les notations de crédit souverain du pays à long et à court terme en devises et en monnaie locale à « BB/B »
Cette révision de perspectives reflète l’opinion selon laquelle, au cours des 24 prochains mois, la hausse des exportations de matières premières pourrait entraîner une baisse significative des déséquilibres extérieurs et budgétaires. Cela s’accompagnerait d’une croissance économique élevée, bénéficiant des réformes économiques, du soutien des donateurs et de la stabilité monétaire et politique, relèvent les analystes de S&P Global Ratings.
L’agence de notation financière indique qu’elle pourrait relever la note de la Côte d’Ivoire (en Investment grade) si la position extérieure du pays s’améliore plus que ce que ses prévisions, en raison de la hausse des exportations d’hydrocarbures et de mines. Pareil, si la situation budgétaire s’améliore plus rapidement que prévu conjuguée à une politique monétaire de la BCEAO qui assure la stabilité macroéconomique.
Selon les prévisions de l’agence S&P Global Ratings, la Côte d’Ivoire devrait enregistrer une croissance moyenne du PIB réel de 6,5 % sur la période 2024-2027, soutenue par les investissements dans les infrastructures, l’industrialisation, l’augmentation de la capacité de transport et l’activité croissante dans les technologies de l’information et de la communication.
Sur le plan financier, la cote de la Côte d’Ivoire reste élevée
Les déséquilibres extérieurs de la première économie de l’UEMOA sont restés plus élevés que prévu. Le déficit du compte courant s’établirait à 4,6 % du PIB en 2024.
Les déficits jumeaux, budget et compte courant, encore importants, s’inscriront dans une trajectoire baissière jusqu’en 2027. Le déficit budgétaire atteindrait 3 % du PIB l’année prochaine, tirée par des recettes fiscales plus élevées et la maîtrise des dépenses, notamment en matière de masse salariale.
Sur le plan financier, la cote de la Côte d’Ivoire reste élevée auprès des investisseurs. Le profil de la dette du pays s’est amélioré après l’émission d’euro-obligations du pays en janvier 2024. Le Trésor ivoirien a levé 2,6 milliards de dollars en deux tranches avec un swap de devises simultané en euro et en dollar pour 4 fois plus de demande. La majeure partie de ces fonds a été utilisée pour améliorer le profil de la dette, allonger la maturité moyenne et réduire le coût du service de la dette. Abidjan a par ailleurs remboursé par anticipation une partie des euro-obligations à échéance 2025 et 2032 et, plus important encore, 1,2 milliard d’euros de prêts commerciaux extérieurs à court terme à taux variables. Fin 2023, 80 % de la dette en devises (55 % de la dette totale des administrations publiques) était libellé en euro, ce qui ne comporte pas de risque de change compte tenu de l’ancrage du franc CFA à l’euro.